Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 12.11.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 1145 fois

NÎMES MÉTROPOLE Deux élus vers le tribunal administratif ?

Conseil communautaire ce lundi soir et conseil municipal de Nîmes samedi matin. Catherine Bernié-Boissard et Alain Fabre-Pujol, élus de l'opposition, menacent Yvan Lachaud, président de Nîmes métropole et Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, d'aller en justice si leur parole n'est pas entendue.
(Photo Anthony Maurin).

Le Conseil communautaire de Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin : ObjectifGard).

« La Ville et l’agglo sont dans l’illégalité et si ça continue la semaine prochaine, nous irons devant le tribunal administratif. » Les mots sont fermes car le désespoir est réel. Plus que le désespoir, Catherine Bernié-Boissard et Alain Fabre-Pujol, élus de l’opposition (Gauche) à l’Agglo et à Nîmes, l’ont mauvaise depuis longtemps et veulent un regain de démocratie dans ces assemblées.

Il est certain que les patrons malmènent les opposés durant les séances publiques des conseils. Lachaud-Fournier, Fournier-Lachaud. Le tandem politique tantôt allié tantôt délié se ressemble quand il s’agit d’interpréter le rôle de chaque élu. « Nous sommes dans l’opposition mais nous avons le droit d’intervenir sur l’ensemble des questions, sans limitation de temps et nous pouvons même revenir à plusieurs reprises sur la même question. À Nîmes ou à l’Agglo, dans l’opposition, Fournier choisit selon la tête du client ou coupe le micro et Lachaud se comporte différemment mais c’est souvent plus pernicieux », dénoncent les deux élus.

Si pour le conseil communautaire de lundi et le conseil municipal de samedi leurs chances de parler longuement au micro sont faibles, les deux patrons devront répondre aux questions écrites que les deux élus de l’opposition viennent de rédiger.

La salle du Conseil municipal de Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin).

Quand ils envoient des questions par mail, pas de réponse. D’un autre côté, le préfet lui-même ne semble pas plus enclin à la réponse civique. « Cette situation est hallucinante, nous demandons juste le respect du droit. Nous ne nous plaignons pas ! Le modèle dans lequel nous sommes ressemble à celui que l’on trouve dans les villes Front national. Fournier joue dessus. Ça plaît aux Nîmois, il paraît autoritaire, chef de parti, il ne supporte pas les femmes qui parlent… »

Avant existaient en fin d’année les débats d’orientation budgétaire. Ils se nomment à présent rapports d’orientation budgétaire. Du coup, on parle beaucoup moins et cela a le don de mettre en rogne l’opposition qui aimerait critiquer, positivement ou négativement, ces choix financiers. « À l’Agglo, le budget est stable, les recettes augmentent un peu et les dotations de l’État baissent encore. Nous sommes passés de 33 millions en 2014 à 28 l’an prochain. Le seul fait de ne pas être en Communauté urbaine nous fait perdre sept millions d’euros. Le poids de la dette à l’Agglo est faussé. Il ne faut pas seulement regarder le budget principal, il y a aussi les budgets annexes. »

Les chiffres parlent. Avec une dette de 295 euros par habitant sur le budget principal, l’Agglo est dans la moyenne nationale, elle est même en-dessous. Cependant, si on regarde les lignes des budgets annexes, les chiffres diffèrent. « C’est considérable, nous sommes à 965 euros par habitant. C’est trois fois trop ! C’est ce qui est inquiétant pour les habitants de Nîmes auxquels s’ajoute la dette de 1322 euros par habitant… Nous payons encore la dette de Bousquet. »

Yvan Lachaud et Jean-¨Paul Fournier (Photo Archives : Coralie Mollaret)

Et les élus de reprendre, « Dans le budget on voit une très timide mutualisation avec les communes mais entre Nîmes et l’Agglo il y a un vrai mur de Berlin. Il ne faut pas voir que la façade présentable. Les investissements sont en baisse, on n’évalue plus ce qu’on fait. Le meilleur exemple est Magna Porta. Le projet représente dix millions d’euros d’investissement en 2019, on ne sait toujours pas combien ont coûté les études et on en paie encore… On approfondit mais si ça continue la nappe phréatique n’est pas loin. »

Autre utilisation de l’investissement qui hérisse l’opposition de Gauche, le rapport entre Porta Magna et le reste. L'extension du Colisée par exemple, un bâtiment communautaire à 2,3 millions d’euros. Habitat et Politique de la Ville à 2,9 millions d’euros. « Mettre dix millions dans Magna Porta, là où il n’y aura pas de train, rien ou presque. C’est énorme quand on connaît les difficultés des habitants de l’Agglo. On nous parle d’attractivité, elle est devenue inexistante. Heureusement que nous avons le soleil. Quelle communauté de destin allons-nous choisir ? Nous sommes en train de payer le conflit, nos politiques n’ont plus de sens, de direction d’ensemble. »

Si quelqu'un en doutait encore, la campagne des Municipales 2020 est belle et bien lancée...

Anthony Maurin

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