NÎMES. Réforme ferroviaire : Les cheminots ne veulent pas rester sur le quai
Fumigènes et banderoles… Les cheminots nîmois ont attiré l'attention ce matin sur le boulevard Talabot. A l'appel de la CGT, FO, USNA et Sud Rail, 45% des cheminots de la région du Languedoc s'étaient mobilisés pour protester contre le projet de réforme ferroviaire, présenté le 16 octobre en conseil des ministres.
L'objectif du gouvernement Ayrault reste identique à celui du gouvernement Fillon à savoir : la stabilisation de la dette de 40 milliards d'euros de la SNCF et la suppression des redondances d'activités afin de préparer le secteur à l'ouverture de la concurrence. "Il faut savoir que cette réforme est issue des Assises ferroviaires de 2011, impulsées par Nicolas Sarkozy. Elle ne correspond pas aux attentes des cheminots", lance le secrétaire CGT des cheminots du Gard, Jérome Redon.
Et d'ajouter : "Cette réforme prévoit la création d'une nouvelle entité chargée de reprendre la dette et la gestion d'une partie des cheminots. Elle serait adossée à celle de la SNCF, détenue à 100% par l'état et de RRF. Le but est encore de découper un service public pour mieux le privatiser. Nous avons déjà vu cela avec la Poste !". Autre motif de contestation : le renforcement des prérogatives des régions, qui aujourd'hui gèrent uniquement les T.E.R. Les collectivités pourraient se voir attribuer, entre autres, la gestion du personnel. "Nous sommes contre cette idée. Cela entrainera un déséquilibre du service public selon la richesse des régions".
Entamée hier, la grève devrait s'arrêter demain matin aux alentours de six heures. "Ce n'était pas une grève reconductible", signale Jérome Redon. D'autres mobilisations seront certainement à venir au fil de l'avancée de la réforme qui doit être débattu au Parlement après les municipales.
Coralie Mollaret