NUCLÉAIRE Les Insoumis et des associations organisent une votation
L’Insoumise Geneviève Sabathé n’en a cure : « nous n’allons pas esquiver le débat, même si j’ai des ambitions municipales. »
« Êtes-vous pour la sortie du nucléaire et le développement des énergies renouvelables en parallèle ? »
La porte-parole de la Maison des Insoumis a décidé de s’approprier la votation organisée, du 11 au 18 mars, par son parti « et des associations qui oeuvrent depuis longtemps pour la sortie du nucléaire », précise-t-elle. Un laps de temps durant lequel la Maison des Insoumis de Bagnols restera ouverte tous les matins de 10 heures à midi pour permettre à ceux qui le souhaitent de voter. « Il y aura une urne et un ordinateur », précise l’Insoumise. Pour voter physiquement ou en ligne à la Maison des Insoumis ou chez soi, il faudra se munir de sa carte d’identité et de sa carte d’électeur, « pour éviter que certains votent deux fois », ajoute Geneviève Sabathé.
Les électeurs devront répondre à une question : « êtes-vous pour la sortie du nucléaire et le développement des énergies renouvelables en parallèle ? », pose l’Insoumise. Une question cruciale s’il en est, d’autant que les organisateurs veulent « axer sur les gens qui vivent à proximité d’un site nucléaire pour leur expliquer qu’un démantèlement sécurisé, avec des garanties sur les statuts des personnels, et le développement des énergies renouvelables protège l’emploi et les populations. »
« Le choix c’est maintenant »
Car les Insoumis voient cette votation comme « une manière de lancer l’alerte sur la sécurité des centrales nucléaires, explique Geneviève Sabathé. Sur les 58 réacteurs du pays, 75 % auront 40 ans de vie d’ici 2027, donc le choix c’est maintenant. Soit on va vers le "Grand Carénage" et on essaie de les faire perdurer au delà, soit on décide de sortir du nucléaire. » Quant à l’argument de l’indépendance énergétique procurée par l’atome, l’Insoumise n’y croit pas et rappelle que « on n’a pas d’uranium et on va bien le chercher ailleurs. » Elle préfère insister sur la question des déchets : « qu’est-ce qu’on en fait ? Il ne suffira pas d’envoyer des CRS à Bure (lieu d’un projet de centre d’enfouissement de déchets nucléaires, ndlr) pour évacuer le débat citoyen. »
Reste la question économique, sur un territoire qui doit beaucoup au nucléaire. Pour Geneviève Sabathé, la sortie du nucléaire ne signifie pas chômage de masse, même sur un secteur comme Bagnols : « le développement des énergies renouvelables représente environ un million d’emplois, avec la rénovation de l’habitat, la géothermie, l’hydraulien, l’éolien, le solaire et pas forcément qu’avec des panneaux chinois. » Par ailleurs, Geneviève Sabathé affirme que « la recherche sur les énergies renouvelables serait fortement accompagnée si nous étions au pouvoir. »
En attendant reste à voir si cette méthode permettra de faire bouger les choses. Elle aura au moins le mérite de lancer le débat.
Thierry ALLARD