OCCITANIE Les moustiques tigres sont de retour

La surveillance renforcée pour les moustiques tigre redémarre et c’est pour tous le moment d’agir.
Le moustique tigre fait l’objet d’une surveillance renforcée en Occitanie comme partout en France en raison de sa capacité à transmettre des maladies comme la dengue, le chikungunya ou le Zika. Pour limiter le risque d’importation et d’implantation de ces maladies, cette surveillance s’accentue chaque année du 1er mai au 30 novembre, période durant laquelle ces moustiques sont le plus actifs.
Cette vigilance nous concerne tous pour empêcher la prolifération de ces moustiques à proximité de nos lieux de vie. Cette surveillance mobilise aussi tous les professionnels de santé pour signaler rapidement à l’ARS toute suspicion de cas de maladies tropicales diagnostiquées parmi leurs patients. Une vigilance particulière est enfin recommandée à tous les voyageurs se rendant dans certaines régions tropicales, dans le contexte actuel de circulation active de maladies comme la dengue et le chikungunya.
Il n’y a pas aujourd’hui d’épidémie de dengue, chikungunya ou Zika en France métropolitaine, mais La Réunion fait face à une épidémie majeure de chikungunia et la Dengue circule activement en Guadeloupe. En métropole, la majorité des cas signalés sont des cas importés, c’est-à-dire qu’ils concernent des personnes ayant contracté la maladie lors d’un voyage dans une zone où ces virus circulent. L’objectif de la surveillance est alors d’éviter et de maîtriser la mise en place d’un cycle de transmission (foyer) « autochtone » de ces maladies tropicales (c’est-à-dire des cas de personnes n’ayant pas voyagé, mais étant contaminées via la piqûre d’un moustique tigre en métropole).
En 2024, en lien avec une circulation virale de la dengue très active en Guadeloupe et en Martinique, 2 107 cas de dengue ont ainsi été importés sur le territoire hexagonal (dont 55 % en provenance des Antilles françaises). En Occitanie, de mai à octobre dernier, 178 cas importés de dengue, trois cas importés de chikungunya et un cas importé de Zika ont été identifiés. Par ailleurs, 5 cas autochtones de dengue ont été signalés (contre 23 en 2023), dans trois foyers différents.
Voyageurs en zone tropicale : soyez vigilants pendant et après votre voyage
Depuis le début de l’année 2025, plus de 33 000 cas de chikungunya ont été recensés sur l’île de La Réunion. L’épidémie est généralisée et majeure. Par ailleurs, la dengue circule activement en Guadeloupe. Dans ce contexte, si vous voyagez dans une région tropicale où ces virus circulent, soyez particulièrement vigilants et adoptez les bons réflexes :
Vous partez dans une région où des cas de ces maladies ont été signalés : protégez-vous des piqûres de moustiques.
Portez des vêtements couvrants et amples et imprégnez-les d’insecticide pour tissus, appliquez, sur la peau découverte, des produits anti-moustiques, dormez sous une moustiquaire imprégnée d'insecticide pour tissus, utilisez aussi des insecticides à l'intérieur (diffuseurs électriques) et à l'extérieur (tortillons fumigènes), branchez la climatisation, et les ventilateurs, si cela est possible, les moustiques tigre n'aiment pas les endroits frais ou avec des mouvements d’air.
Vous revenez d’une région tropicale où des cas de ces maladies ont été signalés : restez attentif à votre état de santé et consultez rapidement un médecin en cas de doute. À votre retour, continuez à vous protéger contre les piqûres de moustiques, y compris en utilisant si possible une moustiquaire (jusqu’à environ sept jours après votre retour). Vous pouvez vous renseigner avant votre départ sur le site de France Diplomatie.
Les bons réflexes anti-moustiques près de chez soi
Le moustique tigre ne vole pas très loin : environ 150 mètres autour de son lieu de naissance. S’il est présent chez vous, c’est probablement qu’il est né tout près. Même si aucune mesure de protection n'est efficace à 100 %, c'est la somme de mesures individuelles et collectives qui permet de faire diminuer le risque de présence de ces moustiques et donc de transmission de maladies. Le moustique tigre se développe principalement dans les zones urbaines et périurbaines, à proximité des habitations. Il pond ses œufs dans de petites quantités d’eau stagnante, souvent dans des contenants créés par l’homme. Sans eau stagnante, pas d’éclosion... et donc pas de moustiques ! Ces actions sont aussi à mener au sein des entreprises et des collectivités et sur la voie publique.
Éliminer les endroits où l’eau peut stagner
Les petits détritus, encombrants, déchets verts... Les pneus usagés peuvent être remplis de terre si vous ne voulez pas les jeter. Il faut également changer l’eau des plantes et des fleurs une fois par semaine ou, si possible, supprimer ou remplir de sable les soucoupes des pots de fleurs, remplacer l’eau des vases par du sable humide. N'oubliez pas de vérifier le bon écoulement des eaux de pluie et des eaux usées et de nettoyer régulièrement : gouttières, regards, caniveaux et drainages. De plus, vous pouvez couvrir les réservoirs d’eau (bidons d’eau, citernes, bassins) avec un voile moustiquaire ou un simple tissu. Pour finir, pensez à couvrir les petites piscines hors d’usage et évacuer l’eau des bâches ou traiter l’eau (eau de javel, galet de chlore, etc.).
Éliminer les lieux de repos des moustiques adultes
Débroussailler et tailler les herbes hautes et les haies, élaguer les arbres, ramasser les fruits tombés et les débris végétaux, réduire les sources d’humidité (limiter l’arrosage), entretenir votre jardin.
Les chiffres clés en 2024
L’augmentation de ces cas importés et la présence toujours plus importante du moustique sur notre territoire peut conduire à une circulation pérenne locale de ces virus en métropole et être à l’origine des cas autochtones et d’épidémies. Ce risque progresse chaque année dans le contexte de changement climatique et de mondialisation des échanges. À ce jour, la grande majorité des départements français sont déjà colonisés par le moustique tigre (Aedes albopictus). Une circulation active de la dengue en 2024 en Occitanie, mais un nombre de foyers de cas autochtones plus limité par rapport à la saison 2023 :
La fièvre du Nil occidental
Le moustique tigre n’est pas le seul à pouvoir transmettre des maladies. La fièvre du Nil occidental (virus West Nile) est une maladie virale transmise à l’homme principalement par les moustiques Culex (moustique commun), après qu’ils ont piqué un oiseau infecté. Il n’y a pas de transmission interhumaine, ni de transmission du virus d’homme à homme via le moustique. L’infection est asymptomatique dans 80 % des cas ; sinon, elle se manifeste par des symptômes proches de ceux de la grippe. Les formes graves, neurologiques, restent rares (<1%) Des cas rares peuvent survenir via transfusion ou greffe.
Surveillance en France
En France, la période à risque s’étend de mai à novembre en lien avec l’activité saisonnière des moustiques. La déclaration des cas humains est obligatoire depuis 2021. Le virus est endémique dans plusieurs régions du sud : Occitanie, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse, Nouvelle-Aquitaine. En 2024, 12 cas humains et plus de 50 cas équins ont été recensés en Occitanie. Un dispositif de surveillance renforcée multidisciplinaire est déployé, associant les secteurs de la santé humaine et de la santé animale (équine et aviaire) ainsi que des entomologistes. L’objectif est de détecter précocement la circulation du virus pour sécuriser les dons de sang et les greffes, et limiter la transmission.