Alors que les autorités se réunissaient en sous-préfecture, les fidèles, soutiens et proches se sont réunis dans la rue. Une marche blanche de soutien, de recueillement et de mobilisation s'est tenue en réponse au meurtre d'Aboubakar Cissé survenu vendredi 25 avril à la mosquée Khadidja de La Grand-Combe. Sous les coups de 14 h 35 - départ légèrement différé dû à un malaise ayant fait venir les pompiers -, un peu plus de 48 heures après l'acte, et selon nos informations, sous l'initiative d'élus grands-combiens et non pas de la mosquée ou la famille de la victime, entre 2000 et 2500 personnes* ont déambulé dans les rues de Trescol et La Grand-Combe, certains en silence, d'autres trouvant le sourire face à l'épreuve.

"Un sentiment d'injustice"

Abdallah Zekri, recteur de la mosquée de la Paix de Nîmes se trouvait en tête de cortège et appelle à la "sérénité" : "J'adresse mon soutien total aux musulmans de La Grand-Combe et au-delà, je souhaite l'arrestation du suspect au plus vite pour ramener de la sérénité".

Pour Patrick Malavieille, maire PCF de La Grand-Combe pendant près de 20 ans, "c'est tout un territoire qui est en deuil, cela dépasse même les frontières de la commune". Au milieu du cortège, le vice-président du conseil départemental a souhaité "témoigner une sympathie et une solidarité envers la victime, la communauté musulmane et toute la population grand-combienne" face à un "sentiment d'injustice et une situation douloureuse, dans un temps de deuil". Il décrit un "garçon gentil avec les habitants, de la boulangère aux écoliers, qui marchait souvent dans la ville."

Parmi les autres élus locaux présents se trouvaient, entre autres, Jean-Michel Suau, Sylvain André et Cathy Chaulet.

"Il faut qu'on soit ensemble"

Aux côtés des représentants régionaux de la grande mosquée de Paris, Abdallah Zekri, critique aussi les médias et autorités nationaux : "Dès qu'on allume la télévision, ça parle d'islam et d'OQTF. On est accusés de tous les maux et au cœur d'un climat malsain, surtout pour les élections municipales 2026 et présidentielles 2027. Même si j'ai toujours su que c'était un acte raciste et islamophobe, il faut qu'on soit ensemble, à dénoncer aussi les actes antisémites et antichrétiens."

Le délégué général du Conseil français du culte musulman a aussi regretté le fait que le préfet Jérôme Bonet et Bruno Retailleau aient préféré se réunir en sous-préfecture plutôt que se rendre à la marche. Il annonce néanmoins qu'une seconde marche blanche, organisée par la mosquée de La Grand-Combe cette fois-ci, se tiendra dans les prochains jours. 

*Estimation de la gendarmerie locale