Publié il y a 3 h - Mise à jour le 28.04.2025 - Propos recueillis par Anthony Maurin - 4 min  - vu 215 fois

L'INTERVIEW Lucie Schnoebelen : "Si on fait tout ça, c’est pour faire plaisir à ces gens !"

Lucie Schnoebelen (Photo LS)

Lucie Schnoebelen avec Didier Momper, en charge des décors du spectacle (Photo LS)

"Romulus, la naissance de Rome" s'est achevé hier soir dans les arènes après trois représentations et une belle entrée. Lucie Schnoebelen, en charge de l'organisation du spectacle, revient sur un des temps forts de la vie culturelle nîmoise.

Lucie Schnoebelen (Photo LS)
Lucie Schnoebelen avec Didier Momper, en charge des décors du spectacle (Photo LS)

Objectif Gard : Romulus et la naissance de Rome, un choix étonnant !

Lucie Schnoebelen : Le but de la thématique était de parler des prémices de Rome, une thématique réfléchie avec la mairie et que l'on a trouvée très intéressante, car nous n’avions jamais traité cette époque. Il y a aussi un vrai aspect pédagogique et historique parce que les gens ont toujours l’habitude de voir l’époque impériale et là, c'est vraiment autre chose et ça a attiré les spectateurs !

Ce choix de revenir plus en arriéré qu’habituellement a dû poser quelques problèmes…

Oui, ça a aussi son lot de problématiques, car les troupes avec lesquelles on a l’habitude de travailler sont des troupes spécialisées dans d’autres époques, donc il a fallu s’adapter, travailler et faire énormément de recherche.

Aviez-vous quand même opté pour un filet de sécurité ?

On a été accompagné par le professeur Giovanni Brizzi, il ne fallait pas faire d’erreur pour ce nouveau thème, car nous faisons un bond de quasi 900 ans en arrière par rapport à d’habitude. On avait besoin d’être aidé, il y a moins de sources historiques et il faut se servir du peu qu’on a pour faire quelque chose de raccord.

Il est plus difficile d’adapter un spectacle historique avec moins de sources ?

La vraie problématique, c'est le temps qu’on a pour tout faire ! S’adapter à toutes les situations, aux changements, faire des recherches… Mais, en plus, quand on n’a que quelques mois pour créer le spectacle et quand on a plus de 400 personnes sur une seule répétition, ça devient complexe ! C’est un travail qu’on a fait tous ensemble, main dans la main, avec les troupes, la partie technique, l’historien… On arrive à un résultat dont nous sommes tous très fiers aujourd’hui.

Avec peu de répétitions, la générale et la première représentation ont été plutôt bonnes, n’est-ce pas ?

La générale a été comme toutes les générales ! Elle s’est bien déroulée, mais elle a été un peu longue car nous nous étions fixés l’objectif de faire un spectacle de deux heures. Nous avons fait deux heures pour la première, donc on était très content !

Lucie Schnoebelen (Photo Anthony Maurin).
Lucie Schnoebelen (Photo Archives Anthony Maurin).

Des premières impressions, à chaud ?

C’est encore un peu tôt, mais j’ai eu quelques retours des spectateurs des premiers jours et je n’ai eu que des gens ravis. C’était un pari fou, nous sommes heureux car ça marche. Nous avions opté pour des choix et des changements cette année et on ne regrette pas de les avoir faits parce que le public est content et c’est tout ce qui importe. Si on fait tout ça, c’est pour faire plaisir à ces gens !

Les arènes affichaient complet samedi avec plus de 12 500 personnes. Cela faisait un petit moment que cela n’était pas arrivé.

Samedi était une journée pour laquelle le spectacle affichait complet, là aussi, nous sommes très heureux et ça motive vraiment ! Ça motive les personnes sur scène, les reconstituteurs, les bénévoles, nos équipes… c’est un cadeau pour eux de jouer devant des arènes pleines ! Quand les spectateurs sont contents, tout le monde est porté par cette énergie qui vient du public.

En piste, les proportions des nationalités des troupes ? les Italiens, les Français…

Cette année, on a eu environ 60 % d’Italiens et 40 % de Français, mais nous sommes toujours avec 500 personnes sur la piste ! Il y a aussi toute la logistique, c’est très important, mais le plus important, c'est l’énergie et la cohésion des troupes. Tout cela est porté par une passion commune et on se rend compte que ça marche super bien. Vous savez, en piste, il n’y a plus d’Italiens ou de Français, il y a juste une équipe qui fait un beau spectacle.
 

Les arènes, le fort des légionnaires, la boutique sur l’esplanade… L’équipe d’Edeis se démultiplie ?

On est sur tous les fronts, comme les reconstituteurs ! On a tous des journées bien remplies ! Vendredi à 5h on déplaçait la galère sur l’avenue Jean-Jaurès, samedi à 9h on était sur le parvis des arènes pour répéter la cérémonie qui clôturait le défilé aux flambeaux qui avait lieu à 21h le soir-même, mais entre les deux, il y avait le spectacle ! On n’a pas les rollers, mais presque ! Tout ça, c’est une organisation que l’on connaît, que l’on appréhende en avance avec une équipe locale d’Edeis très impliquée, hyper motivée, qui court dans tous les sens, qui passe de la régie à envoyer des troupes sur scène à courir jusqu’au banquet romain pour préparer les tables et accueillir les gens, c’est la folie mais, encore une fois, c’est une vraie cohésion et une belle énergie ! On sait qu’on va être crevés, mais on est content de le faire ensemble, ce mot est très important.


Lucie Schnoebelen (Photo LS)
Lucie Schnoebelen (Photo LS)

Autre changement, le défilé nocturne aux flambeaux !

On a fait une proposition différente pour la cérémonie aux arènes avec un vrai scénario de cérémonie, des voix off, des personnages, une petite scénographie… C'est un petit spectacle pour les personnes qui ne peuvent pas forcément venir au spectacle dans les arènes.

Le banquet a, lui aussi, évolué.

Il avait lieu samedi soir, cette année, nous le voulions plus populaire, plus accessible et dans un autre décor. On a proposé le banquet au fort des légionnaires avec quelques légionnaires. Il y avait de la danse, des animations, des gladiateurs, et ç'a plu ! Quand on a ouvert la billetterie, on a été très rapidement complet et on a passé un bon moment avec de la musique et un cadre super sympa. C’est nouveau et ça l’a fait !

Lucie Schnoebelen, directrice des sites antiques nîmois et produit le spectacle Germanicus et la colère barbare (Photo Anthony Maurin)
Lucie Schnoebelen (Photo Archives Anthony Maurin)

Propos recueillis par Anthony Maurin

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