Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 16.12.2020 - thierry-allard - 3 min  - vu 108 fois

OCCITANIE Un service d’accompagnement, d’écoute et de dialogue pour les EHPAD

(Photo d'illustration Objectif Gard)

Au départ, il y a un constat : la crise sanitaire que nous vivons depuis bientôt un an, et plus particulièrement la première vague de la pandémie, ont provoqué des difficultés dans les EHPAD, notamment dans notre région.

Car cette crise sanitaire a tiraillé les EHPAD, leurs directions, leurs personnels, leurs résidents et les familles de ces résidents entre plusieurs forces souvent antagonistes. « Il y a dans les EHPAD des difficultés entre la volonté de protection et le besoin et le droit à la vie familiale et en liberté », résume le directeur général de l’Agence régionale de la santé (ARS) Occitanie, Pierre Ricordeau, lors d’un point presse en visioconférence ce mercredi après-midi.

« D’un côté les usagers voient dans l’isolement un abandon de la réalisation des soins. Il y a une souffrance des usagers et en face de cela des mesures de prévention prises par les gestionnaires d’établissements et les professionnels de santé pour une meilleure santé collective », développe Jean-Michel Bruel, le président de France Assos Santé Occitanie, organisation représentative des patients et usagers du système de santé. Le risque ? La rupture de dialogue entre les différentes parties.

Face à ce constat, l’ARS - qui a aussi pour feuille de route de « voir comment impliquer plus largement les usagers en tirant les leçons de la première vague », précise Pierre Ricordeau - France Assos Santé Occitanie et l’Espace de réflexion éthique Occitanie s’unissent pour lancer un service d’accompagnement, d’écoute et de dialogue ad hoc baptisé opportunément SAEDE (prononcer « ça aide »), disponible dès ce vendredi.

L’idée de cette ligne est « d’essayer de trouver ensemble une solution partagée, concrète pour apaiser les souffrances et les difficultés », résume Jean-Michel Bruel. Car les situations de ruptures de dialogue « sont loin d’être peu fréquentes », affirme-t-il, avant de prendre l’exemple de cette personne qui habite à 12 000 kilomètres de sa mère, résidente d’EHPAD en Occitanie. « Elle a prévu de venir quinze jours sur la deuxième quinzaine de décembre pour la voir, mais les dispositions de l’établissement lui interdisent de la voir plus d’une seule fois trente minutes », décrit Jean-Michel Bruel. Or dans ce cas le dialogue mis en place à l’aide de SAEDE peut permettre de trouver une solution acceptable pour toutes les parties.

SAEDE est disponible au 0 801 902 303 le lundi et le mercredi de 15 heures à 17 heures et le vendredi de 10 heures à midi, et par mail à saede.occitanie@gmail.com. Les permanences sont assurées par des bénévoles de l’Espace de réflexion éthique Occitanie, dont les deux premiers sont « des professionnels du soin investis depuis longtemps dans le dialogue », précise le professeur Jacques Lagarrigue, vice-président du conseil d’orientation de l’Espace de réflexion éthique Occitanie. Le suivi de chaque dossier est anonymisé, puis transmis à l’ARS.

Ce nouveau dispositif est inspiré de celui mis en place il y a quelques semaines en région Nouvelle Aquitaine, où « sur les trois premières semaines il y a eu 25 sollicitations, dont quatre à cinq ont donné lieu à des rencontres formelles », présente le professeur Lagarrigue. Les autres cas se sont débloqués simplement par un échange téléphonique.

Si SAEDE a été lancé dans les EHPAD pour répondre aux cas de blocages nés de la crise covid, les organisateurs n’excluent pas de traiter des cas qui se produiraient dans d’autres établissements médicosociaux, comme dans le handicap, et d’autres natures que la crise covid. Il sera actif « au moins sur les six premiers mois de l’année », rajoute le praticien.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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