PAYS D’UZÈS Des finances saines mais des déchets de plus en plus chers
Ce lundi s’est tenu le conseil communautaire de la communauté de communes du Pays d’Uzès (CCPU). Au menu des délibérations, se trouvait le rapport d’orientations budgétaires.
C’est la vice-présidente aux finances, Marie-Michèle Alvaro, qui a déroulé une présentation très complète. Si on regarde l’année 2020, on peut voir qu’aucun emprunt n’a été contracté par la collectivité, « si bien que le stock de dettes continue de diminuer à 343 000 € fin 2020 ». La capacité de désendettement de la CCPU est « excellente », car estimée à moins d’un an. Et pourtant, 2020 est l’année où il y a eu le plus d’investissement après 2019. La collectivité a donc fait jouer ses fonds propres. « Les fondamentaux sont bons même si on aimerait une épargne brute supérieure. Mais on pourra faire nos projets », résume le président, Fabrice Verdier.
En 2021, les principaux investissements iront pour les travaux de l’office de tourisme (425 000 €), l’Ombrière (471 000 €), pour développer la zone d’activités économiques Mas de Mèze (276 000 €) ou encore pour financer une étude de faisabilité d’une future piscine intercommunale à Uzès (40 000 €). 60 000 € seront aussi dédiés à la mise en place du plan climat-air-énergie territorial. Au total, 2 779 000 € sont prévus au budget primitif d’investissement 2021.
Ensemble contre "l'explosion des coûts de collecte des ordures ménagères"
Côté impôts, les taux de fiscalité resteront stables pour les ménages… Sauf la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. En échange avec le SICTOMU, il est envisagé de l’augmenter en la passant de 12,1 % à 13,1%, soit un produit de 403 000 € supplémentaires.
Cela a fait réagir le maire de La-Bastide-d’Engras, Pascal Gisbert, qui trouve cette augmentation trop petit bras : « Si c’est pour payer un peu moins cette année et qu’on soit obligé d’augmenter plus les autres années, je ne comprends pas ».
Le maire d’Uzès, Jean-Luc Chapon, rebondit en demandant à ce que la commission permanente du Sictomu soit conviée au plus vite pour comprendre les causes de cette hausse et l’expliquer aux administrés. Fabrice Verdier ajoute : « J’ai pris l’initiative, avec des présidents d’Agglo, de communautés de communes et des présidents de syndicat de collecte ou de traitement des ordures ménagères, de réfléchir à l’échelle du département : quelle sera la meilleure organisation à terme pour essayer de maîtriser l’explosion des coûts de collecte des ordures ménagères ».
Pour faire des économies, il faut réduire sa production de déchets...
En effet, les déchets qui coûtent de plus en plus cher n’est pas qu’un problème uzétien. L’Agglomération du Gard rhodanien devait financer jusqu’à présent le surcoût sur ses fonds propres. La communauté de communes du Piémont Cévenol est actuellement devant le tribunal administratif, son président étant ulcéré que le prix de la tonne de déchets à enfouir à Bellegarde puisse doubler. Il reproche à Suez qui est en situation de monopole d'imposer ses prix.
« Il faut réfléchir à une grandeur plus importante pour avoir des économies d’échelle, pour peser face aux monopoles que sont Veolia et Suez en matière d’incinération ou d’enfouissement car on est un peu léger avec nos quelques dizaines de milliers de tonnes face à des monopoles », poursuit Fabrice Verdier.
Est-ce qu’il ne faut pas inviter les ménages à moins produire de déchets et passer à la redevance incitative, comme le Gard rhodanien en 2023, comme le suggère Bernard Rieu, maire de Vallabrix. C’est-à-dire que plus le tonnage d’ordures ménagères est important, plus les familles vont payer cher leur taxe. À méditer...
"Quand on met en place une politique d’investissement, il faut du temps"
Côté gestion, plusieurs élus ont interrogé les opportunités financières et les leviers sur lesquelles auraient pu s’appuyer la communauté de communes en cette période de crise. Xavier Gayte, maire de La Capelle-et-Masmolène, se demande pourquoi le Plan de relance n’a pas été mobilisé par la CCPU. Christophe Cavard interroge s’il n’aurait pas été préférable de garder l’autofinancement pour plus tard et de profiter des taux d’emprunt extrêmement bas en ce moment pour financer des projets.
Ce à quoi Fabrice Verdier a répondu : « Vous êtes entendu car on va proposer au budget un emprunt de 1,13 million d’euros sur la ZAC des Sablas. » Et d’ajouter : « Mais quand on met en place une politique d’investissement, il faut du temps. Il faut travailler, réfléchir, avoir de l’ingénierie. Là, on est en phase de réflexion. »
Il cite pour exemple le programme alimentaire territorial que la CCPU compte solliciter pour construire à terme une légumerie pour avoir des produits de saison et locaux dans les assiettes des écoliers, mais pour l’instant, il faut encore trouver le chargé de mission qui va définir les contours du projet. Ne pas griller les étapes et ne « pas juste afficher une volonté politique », telle est l’orientation que veut impulser le président de la CCPU. Le budget primitif sera soumis au dans deux semaines.
Marie Meunier
Et aussi... Fabrice Verdier a salué Franck Seropian, vice-président délégué à la santé, et l'ensemble des médecins, des personnels de santé et des agents qui œuvrent sur le centre de vaccination d'Uzès. "Ça tourne bien, les gens attendent très peu. On n'a pas gaspillé une seule dose depuis l'ouverture. On va sûrement doubler la capacité à partir du 6 avril, nous a dit l'ARS. On est à 200 aujourd'hui", indique Franck Seropian.