PAYS D’UZÈS Le territoire veut miser sur les circuits courts
En 2019, la communauté de communes du Pays d’Uzès (CCPU) a lancé l’élaboration d’un projet en faveur d’une politique alimentaire de proximité dans le cadre du programme de développement rural régional Terrarural.
L’idée est « d’avoir un projet agricole pour le territoire, avec un certain nombre d’actions », explique le président de la CCPU, Fabrice Verdier, ce mercredi sur le marché d’Uzès. « Comment, à l’échelle de la CCPU, on accompagne l’agriculture, on la développe, on la maintient et on renouvelle les générations, avec notamment une réflexion sur le foncier. On a d’un côté des terres en jachère et de l’autre des jeunes qui veulent s’installer », pose le président de l’intercommunalité.
Dans le cadre de ce projet, mené en partenariat avec la Région, le Département, la Chambre d’agriculture, la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER), le Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (CIVAM) et le Comité de promotion agricole, une enquête sur les consommateurs et les circuits courts en Uzège a été réalisée entre août et septembre sur internet par le CIVAM.
Les résultats de cette enquête, à laquelle 238 personnes ont répondu, ont été donnés ce mercredi sur le marché d’Uzès. Il en ressort que la majeure partie des répondants consomment principalement sur les marchés, dans leurs commerces de proximité et dans les grandes surfaces, mais aussi que la notion de « circuits courts » reste mal connue.
Les fruits, les légumes et le vin en première ligne
Ainsi, moins de 17 % des répondants connaissent la définition officielle des circuits courts ou en ont une vision restrictive. Pour mémoire, les circuits courts sont des circuits de vente avec zéro ou un seul intermédiaire entre le producteur et le consommateur. L’étude fait également ressortir une confusion entre le local et les circuits courts, ces derniers pouvant être pratiqués par des producteurs éloignés géographiquement.
Les produits principalement achetés en circuits courts dans l’Uzège sont, et ce n’est pas une surprise, les fruits, les légumes et le vin. Plus de la moitié des répondants à l’enquête sont des consommateurs réguliers des marchés d’Uzès et de Saint-Quentin-la-Poterie. Et le confinement a profité à d’autres modes de commercialisation de circuits courts. 65 % des répondants à l’enquête ont augmenté leurs achats de produits locaux en circuits courts pendant le premier confinement, principalement chez les commerces de proximité, via livraison de paniers ou encore directement à la ferme.
La viande, les fruits et légumes et les produits laitiers font défaut
L’enquête fait également ressortir un manque de circuits courts en Uzège. 63 % des répondants jugent l’offre insuffisante sur le territoire, une offre souvent absente dans les petits villages. Parmi les manques répertoriés la viande, les fruits et légumes et les produits laitiers font partie du podium des répondants qui sont nombreux - 89 % tout de même - à se dire intéressés par l’ouverture d’un magasin de producteurs.
De quoi nourrir la réflexion des élus, notamment sur les circuits courts. « Nous aurions pu présenter trois ou quatre actions, mais avons souhaité avoir un vrai temps de concertation », affirme Fabrice Verdier, tout en précisant que « nous en sommes à la mi-temps de l’étude. » Symboliquement, trois participants à l’enquête, originaires de Blauzac, Montaren-et-Saint-Médiers et la Bruguière, on été tirés au sort et se sont vus offrir un panier de produits locaux contenant notamment une truffe.
Thierry ALLARD