Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 07.03.2020 - anthony-maurin - 3 min  - vu 436 fois

SAMEDI TOROS En 1970, la novillada de la Cape d'or avait son trophée

Le paseo avec de gauche à droite, Antonio Porras et El Puno (Photo Hervé Collignon Archives municipales).

Devant un lot de novillos de chez Doña Flamarique Lossa, la novillada Cape d'or s'est tenue le 19 avril 1970 avec Antonio Porras, El Puno et Jesus Gomez " El Alba " (vainqueur).

C'est à 15h30 que le paseo lançait la course comme la course lançait la saison nîmoise. Une novillada de la Cape d'or qui aurait pu voir son cartel évoluer suite au succès madrilène d'El Puno qui était répété dans la capitale espagnole. L'empresa nîmoise tenait à le voir défiler dans la cité des Antonin et a réussi son coup car le Colombien était bel et bien Nîmois ce jour-là.

Un saut à la garrocha de Porras (Photo Hervé Collignon Archives municipales).

El Puno était d'ailleurs le seul des trois à se présenter à l'aficion locale tête nue après l'avoir fait rêver lors de la Pentecôte 1969 en novillada nocturne où il s'était montré sous son meilleur jour, vaillant et classique dans sa tauromachie. Les deux autres se présentent à Nîmes et défilent tête nue.

El Puno a compris qu'il ne pourrait pas y faire grand chose et demande aux gradins de patienter un peu (Photo Hervé Collignon Archives municipales).

Un Colombien donc, mais aussi deux Espagnols. Antonio Porras et El Alba n'avaient pas, à l'époque, laissé leur place à de jeunes Français et personne ne semblait s'en émouvoir... Bref ! Pour les novillos, l'empressa était allée chercher les Navarrais venus de chez Luisa Flamarique Lasa. C'est elle qui va fixer le sang Santa Coloma de son bétail qui jusqu'ici évoluait plutôt avec une souche Veragua-Ibarra Martinez Elizondo.

Quelques coups d'éclats pour Porras (Photo Hervé Collignon Archives municipales).

On savait Antonio Porras excentrique. Fantaisiste comme on le disait à l'époque. Spectaculaire aussi car il sautait, à l'aide d'une garrocha, une longue perche, les novillos qu'il combattait pour les placer dans le tercio des banderilles. L'aficion se doutait que ses qualités ne se limitaient pas à celle d'un perchiste mais attendait de le voir pour de vrai.

Avec sa perche, Porras propose un spectacle revisité (Photo Hervé Collignon Archives municipales).

Concernant El Alba, plus jeune, petit de taille mais grand de coeur, était quant à lui en pleine bourre en Espagne et un candidat sérieux au trophée malgré l'ancienneté de ses compagnons de cartel. La caste des toros et l'impact des novilleros sur ces derniers diront qui de ces trois jeunes serait sacré par la Peña Antonio Ordoñez qui, pour la première fois depuis ses débuts, offrait un vrai trophée.

Un peu de monde dans les arènes pour cette course qui lançait la saison (Photo Hervé Collignon Archives municipales).

C'et sous un ciel couvert et un temps maussade que le paseo s'est tenu. Dans l'assemblée, 5 000 à 6 000 spectateurs. Oui, 5 000 à 6 000 !

El Puno, chef de lidia, a connu un sorteo peu efficient.  Du style au capote, une belle faena ponctuée de statuaires vibrantes et de passes dans le dos, une épée convenable et quatre descabellos lui ôte cependant tout trophée pour son premier duel. Face à un bicho plus armé et plus haut de stature, El Puno exécute farols et véroniques de bon aloi mais, une fois la muleta en main, le toro ne passe plus à gauche obligeant le piéton à réaliser une faena exclusivement droitière. Pétition pour une oreille. Refusée. Deux tours de piste.

Fin de combat pour Antonio Porras qui file à l'infirmerie (Photo Hervé Collignon Archives municipales).

Antonio Porras était peut-être le plus attendu des trois. Lui qui saute à la perche intrigue l'aficion qui se rappelait au bon souvenir des anciennes gloires qui plaçaient ainsi leurs toros. Un novillo peu intéressé par la chose mais qui fera chuter par deux fois la cavalerie. Un pinchazo et une entière pour une mort spectaculaire ne lui permettront pas de ravir un trophée.

Second duel et d'emblée, il se fait prendre au capote. Il revient mais le novillo est parti se balader en contre-piste. Il revient à son tour mais faiblira au fil des passes. Un pinchazo, une entière et un passage à l'infirmerie après cette petite trajectoire à la jambe de début de combat.

El Puno, le Colombien, à droite (Photo Hervé Collignon Archives municipales).

Enfin Jesus Gomez " El Alba ". Le jeune s'est immédiatement attiré la sympathie des tendidos et du palco. Le pitchounet fait aussi le show. Banderillero approximatif, son envie de bien faire marque les esprits et plaît au public qui veut le soutenir. Il se met souvent en danger devant mais coupe une belle oreille après une entière de bon aloi.

Dernier de la course, un novillo peu commode aux charges indécises. El Alba tente à gauche, à droite mais n'y parvient pas. Le public ne lui en tient pas rigueur et, même après deux pinchazos, demande que le pavillon blanc soit abaissé par le palco qui se rend complice de la décision populaire. Oreille et sortie a hombros sur les épaules de quelques admirateurs.

L'assemblée, au bar Le Printemps, attend la remise du trophée (Photo Hervé Collignon Archives municipales).

Merci au journal de l'époque, le Méridional, pour ses présentations et comptes-rendus de la course. Merci évidemment aux archives de la Ville pour avoir récupéré et conservé les photos d'Hervé Collignon.

De gauche à droite, Gilbert Coppens, El Alba et le maire de Nîmes, Émile Jourdan (Photo Hervé Collignon Archives municipales).

Anthony Maurin

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