SAMEDI TOROS On ne badine pas avec la santé des bêtes
Le toro est un animal totem. Un animal que l'Homme a toujours mis à une place préférentielle au panthéon de ses divinités. La tauromachie impose son intégrité physique et comportementale lors de son entrée dans l'arène.
L'humain doit avoir un rapport lointain avec le bétail brave qu'il respecte plus que tout. Si le toro, dès son plus jeune âge ou plus tard quand il grandit, est trop souvent en contact avec l'Homme ou qu'il a déjà été toréé à la sauvette au clair de la lune par quelques toreros en herbe, il ne sera pas "neuf". Au quotidien, cela impose une certaine distance que l'éleveur est obligé de rompre par moments.
Tous les ganaderos vous le diront, oui, la santé du toro est primordiale. C'est la raison pour laquelle, actuellement, les vétérinaires sont omniprésents dans les campos bravos pour effectuer quelques vaccinations et voir l'état sanitaire du cheptel. L'hiver vient comme dirait l'autre. Pour ces vaccinations, notamment prophylactiques, on empêche l'apparition, l'aggravation ou l'extension de maladies.
Tuberculose, brucellose, leucose, rhinotrachéite infectieuse bovine, tout est vu et revu. La " tube ", comme on l’appelle, a déjà fait des ravages chez les ganaderos locaux... la surveillance annuelle par intradermotuberculination simple (IDS) sur les bovins de plus de 12 mois est obligatoire tout comme la surveillance par le test interféron gamma (IFG) sur les bovins de plus de 24 mois (sur 20% des manades et ganaderias tous les ans).
Pour y voir plus clair, on regroupe le troupeau. Habituellement, les mâles sont séparées des femelles qui ne sont mis en présence des étalons qu’à la bonne saison. Les jeunes sont quant à eux éloignés de leur mère au moment du sevrage.
Actuellement, ils passent les uns après les autres dans les mains du doc et sous les yeux de bon nombre d'aficionados qui partagent ces instants avec les ganaderos en tant que bénévoles. L'homme à pied doit être à tout prix évité !
Il existe en France, la " Charte des Bonnes Pratiques d’Elevage " depuis 1999. Elle doit répondre aux attentes des filières et de la société s’adaptant aux transformations du métier d’éleveur et aux enjeux de l'écologie. En la signant, comme l'immense majorité des éleveurs français, on s'engage à assurer la traçabilité des animaux de son exploitation, à s’assurer de la santé de son troupeau. il doit aussi fournir une alimentation saine, équilibrée et suivie à ses animaux et s’assurer du bien-être des animaux et veiller à la sécurité des personnes travaillant sur l’exploitation ou intervenant ponctuellement auprès des animaux. Enfin, l'éleveur doit participer à la protection de l’environnement.
Avec la protection de la nature, le pâturage extensif est un des modes de gestion de ces espaces. Il permet l’entretien des sansouires (9 000ha), des marais (10 000 ha), des roselières et jonchaies (6 000 ha), des pelouses (2 000 ha), ainsi que des boisements (3 000 ha), là où il est implanté (source).
Il est évident que le toro est traité comme un roi. Dans un élevage extensif, il est prêt pour aller aux arènes défendre sa réputation de brave. S'il n'est pas choisit, une autre ressource, maigre mais importante, s'offre à sa ganaderia. Le boucher. Le toro a la cote. Même si sa race ne lui permet pas de rivaliser (en viande) avec les bêtes sélectionnées à cet effet depuis des millénaires, il a du goût et sa vie est belle au campo.
Par jour, un toro mange environ cinq kilogrammes de foin et un d'avoine en plus de ce qu'il peut chiper dans son environnement naturel.