SANILHAC-SAGRIÈS Réserve naturelle et associations ont leur maison commune
Le lieu est atypique : une ancienne chapelle catholique construite en plein sur un ancien cimetière protestant, certes jamais consacrée et devenue depuis quelques décennies le foyer communal de Sanilhac-Sagriès, près d’Uzès.
C’est ici que d’importants travaux ont été conduits au cours des derniers mois par la mairie. « Le foyer était devenu trop exigu du fait de l’accroissement de la population », explique le maire Denis Veyrunes. Restait à choisir : construire ailleurs ou agrandir ? Soucieuse de conserver ce lieu de sociabilité en coeur de village et de dépenser moins, la mairie a finalement choisi d’agrandir. « Et la vente du terrain où on aurait pu reconstruire a permis de couvrir l’autofinancement du projet », note le maire.
Désormais le foyer peut accueillir jusqu’à 200 personnes, une salle dédiée aux associations a été construite à l’arrière de l’ancienne chapelle et un local à l’avant, la maison de la réserve naturelle des Gorges du Gardon. « Pour la réserve naturelle, l’espace est un peu limité, mais nous avons privilégié l’emplacement, au départ du chemin de la Baume, vers le plus beau site des Gorges », explique le maire, tout en reconnaissant être « un peu chauvin. »
Reste que l’emplacement choisi est stratégique compte tenu des missions de la réserve, entre autres la sensibilisation et la pédagogie autour des enjeux de cette zone de 491 hectares. La maison de la réserve naturelle y contribuera, avec son concept « sur le modèle d’un cabinet de curiosités », présente le président du Conservatoire d’espaces naturels Occitanie, Arnaud Martin. Un bel outil pour une belle réserve qui fonctionne bien, en témoigne la présence de « trente couples de hiboux grands-ducs, ce qui est beaucoup », ajoute-t-il.
Une manière aussi d’ancrer le Conservatoire dans les territoires, où il est un acteur incontournable « dans le lien, la discussion », dit son président, entre tous les protagonistes de la nature, comme les collectivités, les agriculteurs, les chasseurs ou encore les éleveurs. De quoi aussi éveiller la curiosité des enfants et apporter une culture scientifique pour laquelle « nous avons un vrai déficit », soulignera le député et généticien Philippe Berta.
Inutile de préciser, dans un village en pointe sur les questions environnementales, en témoigne son éco-quartier en cours de construction, que les bâtiments construits ici sont éco-conçus, et en matériaux biosourcés et labellisés. Un aspect souligné par la vice-présidente du Département, Bérengère Noguier, tout comme le fait qu’un lieu soit dédié aux nombreuses associations du village, « qui tissent le lien social au quotidien. » Quant à la Région, représentée par le local de l’étape, Fabrice Verdier, elle estime que son soutien à ce projet comme à celui de l’éco-quartier « illustre notre volonté politique de nous engager pour l’environnement et pour la ruralité. »
Le sénateur Denis Bouad mettra quant à lui en exergue le fait que l’État, la Région et le Département ont soutenu le projet « pour accompagner les maires qui investissent pour apporter un plus à leur village. » Il faut dire que le projet, d’un montant de 477 000 euros TTC, a été subventionné à hauteur de 138 000 euros par l’État, 90 000 euros par la Région et 100 000 euros par le Département. La commune a pris à sa charge 149 000 euros.
« Dans ce département particulièrement il y a une réelle solidarité autour des projets qui font consensus », affirmera ensuite la préfète Marie-Françoise Lecaillon. La représentante de l’État répètera ensuite le mot « équilibre, un équilibre qu’il faut trouver entre la biodiversité, l’agriculture, et des espaces pour loger les gens, c’est un travail que nous devons mener tous ensemble. Et cet équilibre on le trouve dans ce projet. »
Et probablement dans les prochains : la mairie vient de lancer un projet de réhabilitation des centres-bourgs de Sanilhac et de Sagriès, et a pour projet la reprise de l’isolation de son école.
Thierry ALLARD