SAUVETERRE La préfète vient voir les concrétisations du plan de relance
« Le plan de relance ne concerne pas que les très grands agglomérations et les très grandes entreprises » : pour illustrer son propos, la préfète Marie-Françoise Lecaillon a choisi de venir à Sauveterre, ce mercredi.
Car dans ce village de 2 000 habitants en bordure du Rhône, le plan France relance est concret. Ici, il va être utilisé pour deux projets d’envergure : d’une part la rénovation énergétique d’une partie des bâtiments municipaux et d’autre part la construction d’une salle de sports annexe au gymnase.
Pour le côté énergétique, la commune va faire poser des panneaux photovoltaïques sur le toit-terrasse de son pôle culturel Jean-Ferrat et sur celui de l’école maternelle voisine Alphonse-Daudet. L’école va également subir une rénovation énergétique en bonne et due forme : « nous allons changer la chaudière, passer les lumières en LED et remplacer toutes les menuiseries, ce qui sera un très gros poste », explique l’architecte Aymeric Delassus, de l’agence Arc & Types, basée à Villeneuve et Alès. De quoi viser un haut niveau de labellisation et baisser de 75 % la consommation énergétique. Pendant les travaux, des préfabriqués seront installés pour la continuité des cours.
Les appels d’offres sont sur le point d’être lancés pour ces travaux qui vont coûter la bagatelle d’1,1 million d’euros, financés majoritairement (692 000 euros) par l’État via la Dotation de soutien à l’investissement local et le plan France relance, le reste (461 000 euros) restant à charge de la commune.
Tout à côté, le gymnase de la commune s’apprête à accueillir derrière lui une nouvelle salle de sports annexe, l’activité associative sportive soutenue à Sauveterre justifiant la construction d’un nouvel équipement de 500 mètres carrés. Là aussi, « l’idée est de faire un bâtiment à énergie positive BEPOS niveau 4, avec des matériaux nobles », présente Aymeric Delassus. Le bâtiment aura une base en pierre du Pont du Gard, avec une ossature bois française. « Sans aide de l’État nous aurions opté pour un bâtiment plus classique, sans ce niveau de performance », note l’architecte.
Il faut dire que l’État met tout simplement la moitié du 1,1 million d’euros nécessaire à ce projet, soit 575 000 euros, toujours dans le cadre de la Dotation de soutien à l’investissement local et du plan France relance. La commune met la deuxième moitié. Si les labellisations ne tardent pas trop, le chantier doit débuter fin 2021 pour une livraison de la salle un an plus tard.
« Sans ces aides nous n’aurions pas pu réaliser tous ces projets »
De quoi améliorer encore le pôle culturel, éducatif et sportif de Sauveterre, « qui fait notre fierté car ses installations sont accessibles à tous », souligne le maire Jacques Demanse, qui en profite pour rappeler que l’État aide aussi ou a aidé pour l’aménagement du chemin de la Gare, le stade et la rénovation énergétique de l’école élémentaire. En tout, la commune a bénéficié d’1,7 million d’euros de subventions pour ses projets sur la tranche 2017-2021.
« Sans ces aides nous n’aurions pas pu réaliser tous ces projets, affirmera ensuite Jacques Demanse. Nous communes, sommes les premiers investisseurs du pays, et grâce à l’aide de l’État nous réalisons des équipements de proximité accessibles à tous et nous faisons travailler des entreprises locales, vecteurs d’emploi de proximité. » Et outre ce volet économique, le maire, agriculteur bio dans le civil, insiste sur l’aspect environnemental des différents projets qui s’inscrivent dans la lignée de différentes actions comme « le zéro phyto, le cartable vert (la commune finance les fournitures scolaires labellisées), ou encore 100 % de la restauration scolaire en bio sans augmentation du prix. »
La préfète a donc choisi l’exemple de Sauveterre pour montrer que le plan de relance « s’incarne dans la vie quotidienne », y compris hors des métropoles. Et Marie-Françoise Lecaillon de rappeler que « dans le Gard France relance ce sont des montants très importants. » Selon les derniers chiffres, 44,7 millions d’euros ont été mis sur la table pour la rénovation énergétique des bâtiments publics, 24,6 millions d’euros d’aides pour l’industrie gardoise ayant permis de réaliser 52,2 millions d’euros d’investissements, et pour les particuliers, 3,4 millions d’euros d’aides Ma Prime Renov ont été versés à 2 178 gardois ou encore 3 422 primes à la conversion pour le verdissement des véhicules.
Enfin, sur le volet cohésion sociale et territoriale, 9,1 millions d’euros sont venus soutenir 33 projets des collectivités locales, dont ceux de Sauveterre. De quoi faire dire à la préfète qu’il y a « un bon partenariat entre l’État et les maires. »
Thierry ALLARD