TERRE D'ARGENCE Ces acteurs qui font vivre le cinéma
Après deux ans d'absence, le festival de cinéma scolaire a refait surface avec une soixantaine de projections programmées sur la Terre d'Argence et au-delà puisque les élèves tarasconnais sont pleinement intégrés à l'événement.
Ce festival qui a donné naissance à l'association Les Têtes à Clap à Beaucaire il y a 17 ans, est organisé en partenariat avec le festival Itinérances d'Alès. Au fil des années, sa programmation s'est étoffée et les lieux de projection se sont multipliés. "L'objectif est de susciter le goût et l'envie d'aller au cinéma chez les plus jeunes et de leur apprendre à bien se comporter dans une salle de cinéma. C'est aussi l'occasion de rendre le cinéma accessible à tous", explique Ludovic Duplissy, le président de l'association beaucairoise, accompagné de Lilly Dos Santos, responsable jeune public pour le festival alésien. Mercredi, face à une salle comble, à l'intérieur de l'auditorium Les 2 Rhônes à Fourques, ils ont présenté le film d'animation Pil, réalisé par Julien Fournet et produit par la société toulousaine, TAT Productions. Un troisième acteur a été invité à les rejoindre sur scène, il s'agit de Karim Ghiyati, directeur de l'agence de cinéma et de l'audiovisuel, Occitanie Films.
Bénéfique pour le public de par sa force et sa diversité de ses propositions, ce partenariat tripartite l'est également pour les professionnels du cinéma. "Nous sommes la deuxième région de France en nombre de jours de tournage, soit 3 100 l'an dernier. Bien sûr, les quotidiennes - les séries Un si grand soleil, Demain nous appartient et Ici tout commence tournées à Montpellier, Sète et Saint-Laurent d'Aigouze, Ndlr - représentent une part importante. Mais 43 films (longs-métrages et documentaires) ont également été réalisés dans la région", indique le directeur d'Occitanie films.
Trois raisons expliqueraient cet engouement : le soutien financier de la Région (4,7M€ en 2021), la variété des décors et la présence d'un vivier de techniciens sur place. En 2021, plus de 1 700 techniciens ont travaillé sur les différents tournages qui se sont déroulés en Occitanie et dont les retombées économiques sont estimées à 80M€. Des chiffres qui en imposent mais pour les faire évoluer encore "le travail mené par les associations" telles que Les Têtes à Clap, "est un atout majeur pour faire vivre ces films, pour faire savoir que l'Occitanie est une région cinéphile, que ce n'est pas qu'une question d'argent."
Revenons-en au festival de cinéma scolaire. Les enfants ne sont pas de simples spectateurs, mais aussi des acteurs à travers des ateliers comme ceux organisés ce jeudi 24 mars à l'école Puech-Cabrier à Beaucaire. 24 élèves de CM2 de l'établissement dirigé par Ludovic Duplissy, ont été initiés à la technique du slow motion encadrés par Joanna, Estelle, Sébastien et Marc de l'association La Ménagerie de Toulouse.
Le temps d'une journée, ils ont activement participé au processus de création d'un film d'animation, d'abord en manipulant des bouts de papiers découpés puis en s'improvisant comédiens devant la caméra. Les écoliers ne se sont pas faits prier pour jouer le jeu. Ces séquences enregistrées à Beaucaire seront intégrées à un clip dont la diffusion est prévue à Alès dans le cadre du festival Itinérances, la semaine prochaine. Il sera également publié sur le site www.lamenagerie.com dans une dizaine de jours et diffusé sur grand écran juste avant les projections de Twist à Bamako (le 31 mars au CGR à Nîmes et le 1er avril au Rex à Tarascon) et de Plein la vue (le 2 avril au CGR à Nîmes et au Rex à Tarascon) organisées par les Têtes à Clap en présence du comédien Ahmed Dramé. L'édition 2022 du festival de cinéma scolaire quant à elle, s'achèvera le 5 avril prochain.
Stéphanie Marin