TRAIT POUR TRAIT. Politiques et journalistes : deux poids deux mesures
Elle était jolie, émouvante et même républicaine cette union politico-journalistique opérée jeudi dernier au coeur des Arènes de Nîmes. Si, par expérience, on sait que certains politiciens viennent juste pour être sur la photo, d'autres, plus discrets mais toujours présents, prouvent leur réel attachement à la liberté de la presse. Cette liberté avec un grand "L", mise à mal par le kiddnaping de nos quatre confrères en Syrie, embourbés depuis trois ans dans un conflit aussi trouble que bouleversant.
Mais si sur la photo l'union est sans faille, dans la réalité les comportements de ces mêmes élus sont tout autres. Alors qu'ils s'indignent publiquement du sort de nos confrères, certains menacent discrètement de poursuites en diffamation, s'autorisent des attaques déplacées sur les réseaux sociaux, sans oublier le sempiternel sous-entendu qu'ils pensent être les premiers à nous sortir : "De toute façon, vous, je sais pour qui vous roulez".
Alors, en cette période électorale qui échaude toujours un peu les esprits, il serait bon de ne pas céder à la paranoïa du "tous contre moi". Si l'engagement politique - le vrai - est noble, celui des "historiens du quotidien" désireux d'informer du mieux possible leurs lecteurs l'est tout autant ! Dans le métier, l'homo politicus reste un interlocuteur privilégié. Le spectateur, auditeur ou lecteur, un citoyen informé et non renseigné… Même si cela ne fait pas toujours plaisir à tout le monde. Les épées de ce cher Damocles sont déjà assez nombreuses dans le monde de la presse pour que s'ajoute à cela quelques coups de poignards supplémentaires…