TRANSPORTS Nîmes-centre/Nîmes-Pont du Gard : qui va payer la navette ferroviaire ?
La gare TGV Nîmes-Pont du Gard n'a pas fini de faire couler de l'encre... Le Conseil régional et Nîmes métropole poursuivent leur bras de fer sur la manière de relier cette gare à celle de Nîmes-centre. D'après la région Occitanie, le coût de la 3e voie dépasserait les 50 M€ d'investissement.
« Cela fait deux ans que la gare TGV a été créée et il n’y a pas un Gardois qui est satisfait », ne cesse de répéter Franck Proust. Lundi dernier s’est tenu en préfecture du Gard, un comité de pilotage pour dresser le bilan financier de la construction du contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier ainsi que la création de la gare LGV de Manduel, baptisée Nîmes-Pont du Gard. La SNCF qui a fait les comptes, indique qu’il restait 14,65 M€ de l’enveloppe servant à financer les projets ferroviaires.
Aujourd’hui, le temps d'attente d'un passager à Manduel est de 30 à 40 minutes là où il devrait être entre 15 et 20 minutes. Prendre le TGV au départ de Nîmes-Pont du Gard est pour beaucoup de Gardois une véritable galère. Actuellement, la Région verse près de 2 millions d'euros à la SNCF pour mettre 44 TER reliant Nîmes-centre à Nîmes-Pont du Gard. Pour résorber ce litige, le président Franck Proust aspire à la création d’une navette ferroviaire pour relier les deux gares. L’an prochain, un avenant à la convention des projets ferroviaire sera signé pour « inscrire deux études de réalisation de la troisième voie ainsi qu’un calendrier pour sa construction.»
La facture salée de la troisième voie
Invité de l’émission Bonsoir Le Gard, ce mercredi, le vice-président aux transports Jean-Luc Gibelin a expliqué que la Région « finançait ces études pour démontrer » qu’il n’y pas d’autres solutions que les navettes. Selon le Conseil régional Occitanie, la facture de la troisième voie s’annonce salée. Très salée même : entre 2 à 3 M€ par an pour le fonctionnement de la ligne (conducteur et entretien) ; 18 M€ d’investissement pour l’achat de quatre véhicules roulants ; 30 M€ pour la création de la troisième voie reliant les deux gares et encore quelques milliers d'euros pour l’aménagement de la gare de Nîmes-centre pour l’accueil de cette navette.
Le résultat des études permettra d’engager de nouveaux rapports de force pour le financement de cette troisième voie. Jean-Luc Gibelin a rappelé par la même occasion que cette navette était un transport « intra-urbain » c’est-à-dire qu’elle reliait les communes d’une même communautés de communes. La compétence de Nîmes métropole. La Région, elle, s’occupant du transport « inter-urbain ». L’argent reste comme toujours le nerf de la guerre. D’autant que Nîmes métropole a une capacité d’investissement restreint avec un budget dédié au transport qui prévoit pour 2022 une nouvelle baisse de 1,6 M€ de recette de voyageurs. La crise sanitaire ayant eu raison d’un certain nombre de voyageurs qui ne reviennent plus sur le réseau.
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com
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