Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 28.09.2022 - thierry-allard - 4 min  - vu 429 fois

UZÈS Les économies d’eau et d’énergie font débat au conseil municipal

Mardi soir, lors du conseil municipal d'Uzès (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La séance du conseil municipal d’Uzès se tenait mardi soir, avec un ordre du jour plutôt technique qui a donné lieu à des débats parfois tout aussi techniques sur l’eau, l’assainissement, l’énergie ou encore les parkings. 

Si l'on considère les séances du conseil municipal aussi comme du théâtre gratuit, alors certains élus ont leur rôle. Dans celui du technicien tatillon, on retrouve l’opposant Jérôme Maurin, qui dégaine les questions techniques absconses pour le commun des mortels (et des journalistes) plus vite que son ombre avec force chiffres et pourcentages. Ç’a été une nouvelle fois le cas sur le rapport concernant l’assainissement, faisant même dire au directeur des services techniques, appelé en renfort par le maire, qu’il n’avait « pas réponse à tout ». On retiendra de l’intervention d’Hubert Luperini, le directeur des services techniques, que le schéma directeur de l’assainissement était en cours de finalisation, sachez-le. 

Dans le rôle de l’opposante prônant le mieux-disant environnemental, Lydie Defos du Rau profitera de la présentation du rapport sur l’eau potable pour demander quand la Mairie allait « s’engager dans une vraie politique de réduction de la consommation d’eau ? Nous sommes loin d’être exemplaires ». Et l’opposante de citer les fontaines, le contrôle des forages, la mise en place éventuelle d’une tarification incitative pour pénaliser les gros consommateurs, la baisse de rendement du réseau d’eau (de 76 à 74 %, NDLR) ou encore la question de conventionner avec les agriculteurs proches des captages pour qu’ils n’utilisent pas de produits phytosanitaires. 

Dans le rôle du maire qui pose parfois plus de questions à son opposition qu’il ne répond aux siennes, Jean-Luc Chapon demandera à l’opposante : « Qu’est-ce que vous appelez un gros consommateur ? Si vous prenez une famille en HLM, vous la pénalisez ? Et après, vous voulez pénaliser les restaurateurs, Haribo ? » Lydie Defos du Rau répondra que les critères définissant les gros consommateurs seraient « à déterminer. Je propose qu’on travaille sur le sujet ». 

Dans le rôle du technicien, Hubert Luperini répondra que la baisse du rendement du réseau était « issue d’une démarche de transparence », les taux uzétiens ayant été longtemps gonflés par une grosse quantité de volumes consommés non facturés. « C’était un moyen détourné d’obtenir un rendement de meilleure qualité », ajoute-t-il, affirmant avoir résolu le problème : « Aujourd’hui, il n’y a plus de volumes inexpliqués et inexplicables. » Sur la qualité de l’eau, le technicien rappellera que des campagnes de recherche de pollutions sont effectuées tous les six mois. Actuellement, une quantité de mercure, certes « infime », fait l’objet de recherches. Quant au captage de la vallée de l’Eure, « il est en zone protégée », notera-t-il. 

Dans le rôle de l’opposant qui élargit le débat, Christophe Cavard posera la question de la récupération de l’eau. « Nous nous sommes renseignés pour récupérer l’eau en sortie de station d’épuration, qui est logiquement potable, ce qui nous permettrait de réutiliser 2 500 mètres cubes par jour pour l’arrosage ou le lavage des rues, mais malgré le décret gouvernemental, l’Agence régionale de  santé freine des quatre fers », répondra Hubert Luperini. Jérôme Maurin, toujours dans son rôle, demandera ensuite quelle était la consommation de la collectivité. Elle est de 54 000 mètres cubes annuels pour la Mairie, tout compris. 

Hors de question d’éteindre les monuments

Sur les économies d’énergie, l’adjoint Jacques Caunan présentera le rapport annuel de performance énergétique des installations d’éclairage, élaboré par la société SPIE, en charge de l’éclairage public de la commune. On y apprend que les objectifs de 2021 ont été dépassés, avec 45 % d’économies sur ce poste. Toujours dans son rôle, Lydie Defos du Rau demandera au maire ce que la mairie comptait faire pour aller encore plus loin dans les économies d’énergie, et l’invitera à faire respecter la loi qui oblige les commerces à éteindre leurs vitrines en pleine nuit. L’opposante demandera aussi à « éteindre ou diminuer » l’éclairage des monuments. 

« On y travaille fortement, nous n’avons pas l’intention de ruiner la commune », répondra le maire en parlant des économies d’énergie, avant d’affirmer qu’il n’éteindrait pas les monuments car ils étaient éclairés en LED peu consommatrices, et qu’il ne ferait pas la chasse aux commerçants qui laissent leur vitrine éclairée toute la nuit. « Vous êtes dans le laissez-faire, c’est votre marque de fabrique », lui rétorquera Lydie Defos du Rau, quand le maire lui répondra qu’il avait simplement « les pieds sur terre ». 

Enfin, dernier sujet de discussions, le rapport du délégataire des parkings de la ville QPark. L’occasion pour le maire de marteler que « nous pouvons être fiers de ce que nous avons mis en place pour les parkings », arguant des gratuités d’une heure ou 1h30 des différents parkings payants. « Nous avons eu 440 000 passages dont 105 000 payants au parking des Cordeliers », soulignera le premier édile. L’opposant Simon Subtil mettra quant à lui en exergue « les comptes de résultats brillants de QPark avec un résultat d’exploitation de 305 000 euros », et demandera si la commune ne pourrait pas gérer les parkings elle-même. « Le contrat sera terminé en 2025, ils ont des frais de siège énormes. Nous leur avons déjà posé la question mais nous ne pouvons pas intervenir, répondra Jean-Luc Chapon. En juillet 2025 la question se posera, mais je vois mal une gestion municipale. » 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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