Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 31.10.2022 - tony-duret - 2 min  - vu 6054 fois

VERGÈZE Dans la nuit, il entre chez une sexagénaire et la frappe : 10 ans de prison pour son agresseur

Une escorte de l'administration pénitentiaire devant le palais de Justice de Nîmes (Photo Yannick Pons) - Yannick Pons

Photos d'illustration, palais de justice de Nîmes (Photo Yannick Pons) • Yannick Pons

C’est une scène terrorisante qu’une habitante de Vergèze a vécu ce vendredi 28 octobre. Vers 0h30, alors qu’elle vient de s’endormir devant sa télévision, cette femme de 64 ans est réveillée par quelqu’un qui frappe à la porte. La personne insiste. La sexagénaire ouvre sa porte à celui qui va lui faire vivre l’enfer. 

La porte à peine ouverte, un homme pose sa main à la bouche de la pauvre femme et la pousse dans son logement. « Tais-toi et donne moi tes bijoux », lance l’agresseur qui sent l’alcool. La sexagénaire n’a pas le temps de faire un geste qu’elle reçoit des coups de poing et des gifles. En quelques secondes, elle vient de passer de ses rêves au cauchemar.

L’homme lui fait vivre un calvaire en sortant un couteau de la poche de son survêtement, le brandit devant son visage en répétant « Allah Akbar ». En espérant le calmer, elle lui tend un billet de 5 euros qui traîne dans son portefeuille, donne sa carte bancaire et le code. Un faux. Malgré l’état d’ébriété qu’il prétextera pour se défendre, l’agresseur sent l’entourloupe et force sa victime à l’accompagner jusqu’à un distributeur de billets. Ainsi, au beau milieu de la nuit, il la pousse dans les rues du centre de Vergèze, couteau dans le dos ou près du visage pour ne pas qu’elle prenne la fuite. « J’ai cru que ma dernière heure était arrivée », dira la sexagénaire aux enquêteurs. Dans son malheur, elle va avoir un coup de chance. Un couple passe en voiture au même moment et comprend que la situation n’est pas normale. La voiture ralentit, une femme enceinte ouvre sa fenêtre et demande si tout va bien. La victime profite de l’occasion pour s’enfuir. 

"On n'a jamais tendu la main à mon client"

Un week-end s’est écoulé entre les faits et l’audience de comparution immédiate qui se tenait ce lundi 31 octobre. Dans le box, on découvre le visage de l’agresseur, un certain Mike, 41 ans, issu de la communauté des gens du voyage. La victime, elle, n’a pas fait le déplacement à l’audience. Dans son survêtement aux couleurs du club de football italien du Milan AC, Mike se confond en excuses : « J’sais pas pourquoi j’ai fait ça. J’étais sous l’effet de l’alcool. Je demande pardon à la victime. Elle a dû avoir peur avec une lame et tout. Si on avait agressé ma mère pareil, j’péterais les plombs ». Pour ne rien arranger, le Vergézois illettré, travailleur handicapé qui touche le RSA, est en récidive, cumule 14 condamnations sur son casier judiciaire et 22 ans de prison. « Moi, le pardon, je n’y crois pas », envoie le procureur Willy Lubin qui requiert 10 ans de prison à son encontre.

Un réquisitoire qui surprend Maître François Jehanno, l’avocat de Mike : « Mon client a reconnu les faits, il demande pardon. Je rappelle qu’on est aujourd’hui sur un délit. Il ne faut pas prendre le tribunal correctionnel pour un cour d’assises (…) On n’a jamais tendu la main à mon client, on ne lui a jamais proposé de mesures alternatives ». Des arguments qui ne convainquent pas le tribunal : Mike est condamné à 10 ans de prison avec maintien en détention. Il devra verser l’euro symbolique demandé par la victime. 

Tony Duret

Tony Duret

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio