Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 22.03.2024 - Corentin Corger - 2 min  - vu 831 fois

VIDÉO Arnaud Montebourg (ex-ministre) : "Je vois Jérome Cahuzac qui commence à mollir"

arnaud montebourg université de Nîmes

Arnaud Montebourg

- Photo Corentin Corger

L'ancien ministre de l'Économie, Arnaud Montebourg, était à l'université de Nîmes, ce vendredi après-midi, pour parler d'argent sale et de blanchiment 

Ce vendredi, Vanessa Monteillet, doyenne de la faculté de Droit d’Unîmes et les étudiants de deuxième année du master Enseignement clinique du droit des affaires, ont organisé un colloque d'envergure, toute la journée, sur le thème de l'argent sale et du blanchiment sur le site de Vauban. Dans le grand amphithéâtre, des policiers, banquiers, avocats, universitaires, spécialistes du commerce international des armes, des jeux, de l’immobilier, de l’intelligence artificielle, de la géopolitique se sont succédés ainsi qu’un ancien ministre de l’Économie.

En effet, Arnaud Montebourg, ancien ministre de l'Économie, du redressement productif et du numérique de 2012 à 2014, sous François Hollande, a répondu favorablement à l'invitation de l'université nîmoise. En 2002, alors député, le Socialiste avait écrit un rapport sur la lutte contre le blanchiment des capitaux en France. Un témoignage intéressant et enrichissant pour les étudiants nîmois. Dans son style unique, l'ancien élu a raconté comment il est parti à la rencontre des ministres des paradis fiscaux européens en pointant du doigt le fait qu'ils hébergeaient des entreprises qui faisaient du blanchiment. 

"J'ai rétrospectivement compris pourquoi il n'a donné aucune suite "

Luxembourg, Suisse, Monaco ou encore le Liechtenstein, avec une arme à dégainer : la comission rogatoire internationale. Il s'agit d'une mission donnée par un juge à toute autorité judiciaire relevant d'un autre État de procéder en son nom à des mesures d'instruction ou à d'autres actes judiciaires. "Au Liechtenstein, le ministre de la Justice était banquier le matin. Donc il avait autre chose à faire que de répondre aux commissions rogatoires qui allaient enquêter sur les comptes hébergés dans sa propre banque", se souvient, avec sourire, Arnaud Montebourg, au début de la lutte anti-blanchiment. 

Face à l'amphi bien rempli, il a enchaîné les anecdotes et notamment lorsqu'il a rencontré en 2012, en tant que ministre, Hervé Falciani, ex-informaticien de la banque suisse HSBC accusé d'avoir violé le secret bancaire en Suisse alors qu'il dénonçait les conditions dans lesquelles près de 8 000 contribuables français ont ouvert des comptes en Suisse. "Je vois Jérome Cahuzac qui commence à mollir et je vois une certaine gêne que je n'arrivais pas à comprendre. Des années plus tard, après les découvertes à son sujet, j'ai rétrospectivement compris pourquoi il n'a donné aucune suite à ces 26 pages de dénonciation de la banque HSBC de Genève", confie l'ancien ministre. 

À cette époque, Jérôme Cahuzac était président de la commission des finances de l'Assemblée nationale. Il a été par la suite condamné pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale. Différentes expériences évoquées avec en conclusion un message d'espoir, "la justice et la vérité triomphent toujours, vive la République et la France." 

Retrouvez deux extraits vidéos de l'intervention d'Arnaud Montebourg : 

Corentin Corger

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