Le château, racheté en 2006 par Éric Mauz, un ingénieur des Ponts et Chaussées, est aujourd’hui un magnifique hôtel 4 étoiles qui abrite un restaurant et un spa. Alors qu'il était à l'abandon, son propriétaire s'est évertué, pendant plusieurs années, à rénover ce joyau du douzième siècle dans le plus grand respect de l'environnement.

Hôtel 4 étoiles

À l’abandon, le château avait été préempté, puis proposé à Éric Mauz en 2006. « La Safer m’a appelé en me disant qu’ils avaient trouvé ce que je cherchais. Ce n’était pas du tout ce que je cherchais, mais j’ai été saisi par le lieu et mon esprit n’a eu de cesse de penser à tout ce que je pourrais faire afin de rendre la vie à cet endroit exceptionnel », indique l’ingénieur des Ponts et Chaussées.

Le château est ainsi devenu un restaurant, spa et hôtel quatre étoiles de dix chambres en 2017, il en comporte 24 aujourd’hui. Éric Mauz a entamé une grande rénovation vertueuse du site pendant plusieurs années. Dans le plus grand respect de la nature, de la faune et de la flore (lieux refuges, inaccessibilité des espaces boisés classés). Récupération des déchets verts, fabrication de compost, diminution des consommations électriques (généralisation des LED, pilotage et automatisation) et approvisionnement auprès des fournisseurs locaux, circuits courts. 

Pari fou accompagné

En 2019, sensibilisé par le réchauffement climatique, Éric Mauz a décidé de remplacer la chaudière à gaz insatiable d’énergie fossile par une pompe à chaleur sophistiquée en faisant appel au principe de la géothermie. Un pari vertueux, économiquement fou en 2019, devenu viable aujourd'hui. « Le prix des énergies a été multiplié par 2,5 depuis, donc l’absurdité économique de départ devient une réalité d’amortissement », explique Eric Mauz. 

Le chantier a été accompagné par la CCI qui favorise le développement des énergies renouvelables thermiques sur le territoire par l’émergence d’installations bois énergie, géothermiques ou encore solaires thermiques, dans sa Mission chaleur renouvelable.

Le projet global a atteint un coût de près d'un million d’euros, financé à 60 % par l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et le Fonds européen de développement régional (FEDER). « C’est un chantier d’ampleur que nous avons accompagné et qui va être une vraie réussite. La mission chaleur renouvelable poursuivie par la CCI permet à des lieux prestigieux de s’adapter aux nouvelles contraintes écologiques et économiques », indique Éric Giraudier, président de la CCI.

100 Tonnes de CO² fossiles

Ainsi, quelques années plus tard, le château accueillera bientôt en son sein un réseau complexe de 38 tubes géothermiques qui utilisent les calories de la nappe phréatique afin de produire de l'eau chaude l’hiver et froide l’été. 38 sondes verticales plantées sur la propriété à 140 mètres de profondeur, une longueur totale des tubes verticaux de 5 320 mètres.

La production annuelle sera de 387 mWh, ce qui permettra de substituer presque en totalité l’actuelle chaudière au gaz naturel par une énergie vertueuse, renouvelable. L'équivalent de 100 tonnes de CO2 (en énergie fossile) qui ne seront plus diffusées dans l'atmosphère chaque année. La géothermie représentera environ 90 % des besoins énergétiques du château de Pondres. un pari fou devenu économiquement viable.