Publié il y a 1 an - Mise à jour le 22.05.2023 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 478 fois

ARLES Le festival des Suds approche, le monde et ses musiques arrivent en ville

Arles accueille toujours les bonnes choses (Photo Archives Anthony Maurin)

Inspiré par son territoire et ses habitants, le festival Les Suds, à Arles, propose cet été sa 28e édition du 10 au 16 juillet. De l’Europe au continent américain, en passant par l’Afrique, la programmation 2023 réserve de belles surprises aux amoureux de musique du monde.

Les lions arlésiens (Photo Archives Anthony Maurin).

L’équipe du festival est heureuse de l’annoncer, cette année son bébé sera célébré comme il se doit. « Chaque été, pendant sept jours et six nuits, de 10h à 4h du matin, le festival accueille quelque 40 000 festivaliers, pour plus de 80 concerts et rencontres musicales au cœur de la belle cité arlésienne. 40 Stages et Master classes de voix, danse, instrument et art de vivre, complètent cette riche programmation. »

Né en 1996 à l'initiative de passionnés et de professionnels de la culture méditerranéenne a pour but d'affirmer l'identité des pays de la Méditerranée et plus largement des Suds, de promouvoir, diffuser leurs cultures, développer leur attractivité et contribuer à leur pleine reconnaissance.

L’équipe poursuit et fait mieux comprendre ses choix. « Avec une exigence artistique revendiquée, le festival est reconnu pour son état d’esprit festif qui, pendant une semaine, fait vibrer toute la ville au rythme des voix et sonorités du monde, des plus populaires aux plus intimistes, sur des répertoires sacrés ou profanes, acoustiques, électriques ou électroniques ! »

Arles accueille toujours les bonnes choses (Photo Archives Anthony Maurin)

Les soirées du festival sont rythmées par les « Moments Précieux » à 19h30, des concerts intimistes dans la Cour de l’Archevêché, les « Soirées Suds » à 21h30 sur la majestueuse scène du Théâtre Antique et les « Nuits du festival » à 23h, nomades cette année, de Croisière aux Arènes en passant par les Jardins d’été et Hortus. Le samedi 15 juillet, au Théâtre Antique rendez- vous à la « Nuit Cumbia ».

En journée à travers la ville le public aura de quoi faire. « Scènes en Ville », « Apéros Découvertes », « Siestes Musicales », « Salons de Musique », « Repas au Jardin », mais aussi des projections de films, des rencontres professionnelles, des émissions de la Radio des Suds, une journée buissonnière en Camargue... se déclineront gratuitement de 10h à 19h.

Des lieux où la culture abonde (Photo Archives Anthony Maurin).

« Placée sous le sceau de la convivialité et du partage avec des artistes de renommée internationale, rares ou en découverte, du 10 au 16 juillet prochain, cette 28e édition est avant tout une expérience à vivre, intensément, passionnément ! »

Pour Marie-José Justamond, présidente fondatrice de Suds, « Ici, entre les bras du Rhône qui s’ouvrent sur la Méditerranée, la beauté des scènes répond à celle des voix multiples qui vont y résonner. Ici encore, la puissance des percussions et la diversité des rythmes évoquent d’autres imaginaires. Les musiciens se réjouissent d’offrir ces magnifiques répertoires hérités de cultures diverses, souvent re-créés aujourd'hui à la lumière d’une modernité qui les transcende. Que toutes celles et ceux, grâce à qui cette semaine de bonheur empathique se déploie, soient ici chaleureusement remerciés : artistes, professionnels, équipe et bénévoles, partenaires privés et publics. »

(Photo Archives Anthony Maurin).

De son côté, le directeur Stéphane Krasniewski, est tout aussi clair. « Les musiques du monde sont transmission. Pour construire une identité collective, pour préserver les récits communs de l’oubli, pour continuer une mémoire à travers les exils et les séparations, des chants se partagent de génération en génération. Les artistes de cette 28e édition en sont l’expression, à l’instar de Wasifuddin Dagar, vingtième descendant d’une lignée de chanteurs dhrupad, d’Houria Aïchi, qui explore et magnifie les répertoires de son Aurès natal, ou encore de la Famille Chemirani, réunie pour un hommage autour du patriarche Djamchid. »

(Photo Archives Anthony Maurin).

À écouter le directeur, les musiques du monde sont auss hybridation. Dans la Cour de l’Archevêché, le cante jondo de Perrate résonnera d’une Afrique lointaine. Au Théâtre Antique, la cumbia de Combo Chimbita vibrera de l’énergie rock de New York, tandis que dans la nuit du jardin Hortus, le maloya de Maya Kamaty se fera rap et que, place Voltaire, la Fanfara Station italo-tunisienne se mêlera d’électro. Ces métissages accentuent les singularités sans rien ôter à leur authenticité, ils modifient la perception de l’Autre en redessinant des territoires utopiques, des identités prochaines.

Le théâtre antique (Photo Archives Anthony Maurin).

Mas les benfaits des musiques du monde ne s’arrêtent pas là puisqu’elles sont aussi et surtout création. « Grâce à l’audace d’artistes aventureux, les frontières entre les esthétiques, entre les continents, s’effacent au profit d’un langage universel. Cette année, le Mali sera au cœur de deux des créations que nous accueillerons, comme un manifeste pour un pays dont les divisions ne doivent pas faire oublier la grandeur. La première réunira Raül Refree, musicien iconoclaste barcelonais, et Rokia Koné, grande voix engagée de Bamako, la seconde rassemblera Ballaké Sissoko, Vincent Ségal, Émile Parisien et Vincent Peirani pour un dialogue complice et virtuose. »

(Photo Archives Anthony Maurin).

Enfin, on doit s’approprier ces musiques synonymes d’altérité. Les artistes ont toujours su puiser leur inspiration sur les terres qui les accueillaient ou qui nourrissaient leur imaginaire. « Dans un subtil jeu d’aller et retour, d’ida y vuelta, Tinariwen teinte ainsi son dernier opus d’accents country qui rappellent la parenté de ces musiques, le jazz d’Avishaï Cohen évoquera les esprits yoruba avec la Banda cubaine « Iroko », et le répertoire de La Mòssa embrassera les pays d’Oc et de Méditerranée. Ces inspirations, loin d’être des appropriations illégitimes sont une fertilisation nécessaire des imaginaires. »

Le théâtre antique (Photo Archives Anthony Maurin).

En terre camarguaise et provençale, on sait aussi écouter les musiques du monde. Avec les Suds, artistes montrent une voie à suivre avec générosité et passion.

C’est au maire de la cité arlésienne et à son adjointe à la culture Patrick de Carolis et Claire de Causans, de conclure cette présentation. Nous reviendrons plus tard sur la programmation pure et dure du festival mais vous pouvez d’ores et déjà la trouver ici. « Nous sommes devenus, en un peu plus d'un siècle, un peuple errant. Grâce à la technologie, l'évolution des modes de transport, mais aussi à cause des grands bouleversements qui, des guerres au changement climatique en passant par la misère, propulse sur les routes du monde femmes, hommes et enfants. À chaque départ, les uns et les autres emportent leurs racines, qui deviennent rhizomes au contact des autres cultures et viennent les enrichir tout en s'en nourrissant. C'est la formidable proposition du festival Les Suds à Arles, pour cette nouvelle édition. La Ville d'Arles offre son propre paysage, tissé d'histoire(s) à ces musiques. Désormais, par la convention qui nous lie pour quatre ans, nous assurons la pérennité et l'avenir du festival. »

L'Hôtel de Ville (Photo Archives Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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