GARD Poèmes des quatre saisons et romance d'un mal désiré
Les éditions Vérone proposent la découverte du travail de Maxime Vincent, un auteur gardois qui sort un livre de poésie : La romance d’un mal désiré. Poèmes des quatre saisons.
Porté par l’amour de la poésie, Maxime Vincent a toujours aimé, pour partager ses mots, utiliser des phrases cadencées, scandées avec la contrainte des règles de la poésie classique et une rime au bout.
Écrire un texte rimé n’enlève pas de la puissance à la poésie et n’édulcore pas ses idées. Les manifestants, dans les rues, pour donner plus de force à leurs slogans, les font rimer. Et surtout, capacité singulière de la poésie, elle nous aide à fendre l’armure, à aller retrouver, au plus profond, des émotions enfouies pour, à notre tour, suivre le poète dans un merveilleux envol.
« La rime est le meilleur des tambours » disait Giraudoux dans La Guerre de Troie n’aura pas lieu.
La poésie est née il y a bien longtemps, sur le seuil d’une caverne, quand le soleil mourait derrière la montagne, enluminant le paysage et cédant la place à une nuit froide et hostile. Envahis par la peur qu’il ne revienne jamais, les humains créèrent un monde imaginaire, refuge dans un merveilleux apaisant, source de bien-être et de sérénité.
Les poètes font naître des émotions intenses avec des images et des textes d’une grande beauté, mais aussi des valeurs nobles et universelles. Mon amour de la poésie s’étend de Villon à Apollinaire, en passant par Musset, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Prévert, Aragon, mais aussi les troubadours modernes que sont Brassens, Ferré, Ferrat, Brel, Le Forestier ; la liste n’est pas exhaustive.
"Je trouve, en chacun et à tour de rôle, des pépites qui enchantent mes jours."
La romance d’un mal désiré est un hommage à Apollinaire, qui m’est familier. Les Poèmes des quatre saisons, ce sont des émotions, des sensations et des souvenirs au fil des saisons et du temps qui passe.
Un extrait ? Celui du poème « Tourment délicieux ».
Pourtant, je ne suis pas de bois ;
Pourquoi voudrais-tu que je mente ?
Au souffle grinçant du hautbois,
Le désir, comme la tourmente,
Torture mes sens aux abois.
Une âpre ardeur, vers toi, me lance ;
Que ne peux-tu la partager !
Si tu savais ta violence
Quand tu me laisses patauger,
Cadenassée en ton silence !
Tu caches, sous d’épais remparts,
Une délicate fragrance.
Mon cœur fait eau de toutes parts.
Au jeu fou de l’indifférence,
Il éclate en morceaux épars.
Si ma façon d’agir est laide
Parfois, il faut me pardonner :
C’est pour notre amour que je plaide.
J’ai de la tendresse à donner,
Mais j’ai tant besoin de ton aide !
Et je prends à témoin les cieux :
L’enfer ne peut pas être pire
Que ton fou désir capricieux ;
Alors, près de toi, je soupire,
Toi, mon tourment délicieux !
Entends ma chanson méprisable,
Romance d’un mal désiré,
Une complainte misérable
Qui lance un cri : « Miserere ! »
Vers toi qui m’es tant désirable.
La romance d’un mal désiré. Poèmes des quatre saisons : 128 pages pour 13,5 euros.