PONT-ST-ESPRIT Le Musée d’art sacré rend hommage à Pierre Henry, peintre de la condition humaine

C’est un peintre inclassable, mais incontournable de la Jeune Peinture, ce courant de peintres qui ont choisi de rester fidèles au figuratif au sortir de la seconde guerre mondiale, alors que l’air du temps était à l’abstraction.
Pierre Henry, Parisien qui avait un pied dans les Cévennes Gardoises à Saint-Paul-la-Coste, où il possédait un mas, est décédé en novembre 2015, à 91 ans.
Son oeuvre, foisonnante et étendue sur une durée exceptionnelle — pas moins de six décennies — fait l’objet d’une rétrospective jusqu’au 26 novembre au Musée laïque d’Art sacré de Pont-Saint-Esprit. Il s’agit de la première depuis le décès de l’artiste, et elle vaut le détour.
Il faut dire que la Conservation départementale a hérité de 47 tableaux de l’artiste : « L’épouse du peintre, Josette Pierre Henry, nous a proposé une donation, et nous avons passé l’année 2016 à faire des allers-retours entre le Gard et l’appartement parisien de Pierre Henry pour sélectionner 47 tableaux représentatifs de sa carrière », explique la directrice de la Conservation du Gard Béatrice Roche. Ici, 33 toiles sont exposées.
Et les choix de la Conservation permettent de découvrir des oeuvres de 1947 à 2008, montrant l’évolution artistique du peintre. Dès l’entrée du musée, dans la cage d’escalier, on découvre Le Premier Couple (1947), représentatif de la première période de Pierre Henry. Le tableau figure un couple nu, autant Adam et Eve que Pierre et Josette. La Renaissance fait clairement partie des inspirations, et on retrouve ces corps maigres, ces doigts fins et ces crânes à la forme particulière, si caractéristiques. Le travail sur la lumière mais aussi les fonds est déjà remarquable.
Des éléments qu’on retrouve sur les toiles de cette période, comme l’Autobus (1948) ou l’Eternel prisonnier (1948), où les personnages semblent tristes, ou dans le meilleur des cas indifférents à ce qui les entourent. « Pierre Henry a fait partie de ces jeunes peintres qui cherchaient à représenter tout ce que la guerre avait tenté de détruire, explique Béatrice Roche. Pierre Henry a vécu la fin de la guerre, il a été énormément marqué ce qui explique probablement ce premier style assez dur. »
Par la suite, son style évoluera vers les natures mortes, les figures féminines ou encore les évocations de ses nombreux voyages, mais il reste toujours un lien : « le thème de la vie et de la mort, et le fil de la vie », résume la conservatrice départementale. De fait, les crânes côtoient les oeufs, symbole de la vie ; les animaux morts, un oiseau chassé ou encore les chauve-souris clouées au mur, les crustacés. Dans son atelier, Pierre Henry collectionne les fleurs, les insectes ou encore les ossements.
Infatigable, il dessinera tous les jours ou presque jusqu’à la fin de sa vie, ne délaissant jamais ses grands thèmes. Le tableau le plus récent exposé à Pont, Le grand Artichaut au crâne (2008), qui représente une fleur d’artichaut poussant dans un crâne de bouc ou de bélier, devant un fond très coloré et extrêmement travaillé, résume bien l’oeuvre de Pierre Henry. Une oeuvre toujours à cheval entre vie et mort, condensé de la condition humaine, de cette conscience, propre à l’Homme, de l’inéluctabilité de la mort après la vie et du lien indéfectible entre les deux.
L’exposition est à voir jusqu’au 26 novembre au Musée laïque d’Art sacré de Pont-Saint-Esprit, entrée libre et gratuite. Plus d’informations ici.
Thierry ALLARD
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