SAINT-AMBROIX CharlÉlie Couture au Tremplin, comme un avion sans aile
CharlÉlie Couture a fait étape, hier soir, au Tremplin à Saint-Ambroix où il a donné un récital devant 270 personnes. Pas une chaise n'était vide. La performance était poétique et délicate, mi slam, mi chant, à l'image de ce Nancéen de 66 ans.
Après avoir habité 15 ans à New-York, qu’il qualifie de ville de fantasmes et de compétition, CharlÉlie Couture, puisqu’il faut l’écrire ainsi, est revenu en France. Il a entamé une tournée très française. Le peintre, dessinateur, photographe, poète, philosophe, présente son nouveau spectacle Concerts essentiels, en duo avec Karim Attoumane, autour de son nouvel album Quelques essentielles.
L’artiste se plante devant son piano et ouvre avec En ce moment les autres. Puis il récite en chanson Le dormeur du Val un peu revisité d’Arthur Rimbaud. On croit qu’il dort mais il ne dort pas, il a deux trous rouges au côté droit. Touchant, il continue avec cet ancien fait-divers qui raconte l’histoire de cet homme qui s’est laissé mourir de faim dans un hangar désert. Qu’aujourd’hui cette histoire est devenue banale. Il slame délicatement New-York et son compagnon de scène, Karim Attoumane, lance un petit solo à la guitare électrique autour de paroles de Dalida, ou Le Parrain, comme on veut…
Enfin, avant le rappel, le poète le confirme, c’est la chanson qui a changé sa vie qui résonne dans la salle. La chanson qui fait qu’il est là ce soir, avec sa voix singulière, ses yeux puissants, Comme un avion sans elle. Il n'a pas chanté toute la nuit mais le public est conquis. Sur scène, il est vissé devant un vrai piano, face à Karim Attoumane qui enrocke la performance tamisée de l'artiste avec sa guitare électrique. Et l’association fonctionne. CharlÉlie Couture propose une musique délicate mi slam, mi chant. Pas un dièse ne dépasse, la partition est précise et le geste est juste.