ASSISES Torture et mort de Redwan, 23 ans : " Une agression dans un climat sadique"
Le légiste a fait une expertise détaillée à la cour d'assises du Gard, ce lundi 11 décembre.
"Il a essayé de se défendre", sans parvenir à arrêter les violences infligées. Redwan, 23 ans, a trouvé la mort en juin 2020, après une soirée au casino avec un ami et un autre homme du même âge. Deux complices renvoyés devant la cour d'assises du Gard et jugés depuis jeudi dernier pour "assassinat avec actes de torture et de barbarie".
Des coups multiples, selon le patron de l'unité de médecine légale du CHU de Nîmes, qui concernent "la face et le crâne majoritairement", poursuit le docteur Benslima. Une victime frappée au pistolet à grenaille, mais aussi à l'arme blanche avec 41 plaies profondes retrouvées sur le corps lors de l'examen autopsique, dont 24 à la feuille de boucher. "Un bilan lésionnaire très important, il s'agit de plaies profondes", ajoute l'expert judiciaire.
Des violences maximales et un coma de stade 1
"On sait que ce pauvre garçon a énormement saigné. La voiture a été nettoyée trois fois", selon le président de la cour d'assises. Redwan, le soir du drame, supplie ses agresseurs de stopper ce déchaînement de violences. Des complices qui finiront par noyer la victime. "Le décès est lié à une multitude de coups associé à une noyade", selon le docteur Benslima. "Dans l'eau la victime était dans un coma de stade 1", complète le patron de l'unité de médecine légale. Un expert qui est parvenu à comprendre pendant la reconstitution que lors de l'immersion du corps "ils étaient plutôt deux qu'un". Un acharnement qui va durer entre 25 minutes et une heure. "Une agression dans un climat sadique, un comportement sadique pour moi", ajoute l'expert dans une échelle de souffrance maximale qu'il évalue à 7/7 ! "Il s'agit de coups répétitifs portés volontairement... et jusqu'au bout."
Après les coups, la noyade
Malgré les terribles lésions traumatiques, "il pouvait être sauvé s'ils avaient appelé les secours. Avec une prise en charge et une réanimation il pouvait s'en sortir", affirme le docteur Benslima, alors que la famille de la victime pleure en silence dans la salle d'audience de la cour d'assises de Nîmes. "On ne peut pas faire pire que 7/7 dans le stade de la douleur", insiste maître Jean-Robert Nguyen Phung en évoquant le processus de noyade long. Les débats se poursuivent ce lundi avec notamment les gendarmes de la section de recherches de Nîmes qui seront à la barre de la juridiction en début d'après-midi...