AU PALAIS La petite blonde frêle agresse un colosse rugbyman
Après neuf ans de relation, il semble que plus rien ne rassemble Pauline et Julien, hormis peut-être leur fils de trois ans.
Les anciens compagnons sont en désaccord sur tout. Même au tribunal correctionnel d'Alès, les versions de la petite blonde de 29 ans et de son ex, un rugbyman, varient quant à l'origine du conflit. Pour elle, qui doit répondre de "violence", c'est Julien qui s'est "jeté" sur elle le 4 décembre 2016, en lui "maintenant les poignets", et en lui demandant de "dégager". Elle lui aurait abîmée l'oreille en se "débattant".
Sur le banc des parties civiles, Julien est désespéré en entendant cette version des faits. Quand la présidente, Bérangère Le Boedec, lui donne la parole, il ne se prive pas. Et son témoignage est bien plus cohérent que l'histoire alambiquée présentée par son ex-compagne :
- Bon déjà, si comme elle le dit j'avais voulu m'en prendre à elle, c'était facile. Si je voulais qu'elle ne bouge pas, elle n'aurait pas bougé. Je fais 1,90m pour 100kg. Ce qui ne lui a pas plu, c'est que ce jour-là, mon fils a rencontré ma nouvelle compagne.
Pauline a beau faire non de la tête, des trémolos dans la voix la trahissent quand elle évoque la séparation pourtant vieille de deux ans. Pour l'avocat de Julien, maître Nordine Tria, c'est "un classique de la séparation. Elle est devenue folle de rage quand elle a appris que mon client avait une nouvelle compagne". La substitut du procureur, Mélodie Fabre, note, elle, "des explications encore plus fantaisistes que pendant son audition" et demande un mois de prison avec sursis. Pour la défense de Pauline, maître Claire Sadoul plaide la relaxe et tente de semer le doute en expliquant que Julien "veut une condamnation de ma cliente pour obtenir la garde de l'enfant". Mais les explications fumeuses de la prévenue et les photos sans équivoque de l'oreille en sang de la victime prises au moment des faits ont fini par l'emporter : Pauline est condamnée à un mois de prison avec sursis et une amende de 350€ à verser à son ex-ami.
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com