Publié il y a 1 an - Mise à jour le 16.01.2023 - Boris De la Cruz - 3 min  - vu 3309 fois

AU PALAIS Tirs sur les agents pénitentiaires et tentative de meurtre

Maître Vialette défend un homme accusé d'avoir fait parti du commando armé qui a tiré sur les agents de la pénitentiaire

Photo Boris De la Cruz

En janvier 2019, une voiture de l'administration pénitentiaire arrive au tribunal de Tarascon. Une fusillade éclate et un Nîmois est libéré par un commando de deux autres hommes. Des jeunes habitants de Nîmes qui sont jugés cette semaine aux assises d'Aix-en-Provence. 

Lofty Boussouak, enfant du quartier du mas de Mingue à Nîmes, comparaît à partir de ce lundi 16 janvier devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, pour tentative de meurtre sur un dépositaire de l’autorité publique et évasion.

Il s’était évadé en janvier 2019 grâce à la complicité de deux autres hommes qui n’avaient pas hésité à faire feu sur les agents pénitentiaires. Ce jour-là, devant le tribunal de Tarascon, les Nîmois ont tiré à hauteur d’homme sur les agents pénitentiaires pour faciliter la fuite de leur copain. Un trio qui est parvenu à se cacher pendant près de 6 mois, avant d’être arrêté dans un gîte des Cévennes, sur la commune de Concoules, en juillet 2019.

Arrestations au cœur des Cévennes


Il est 5h30 du matin ce 23 juillet 2019. Policiers et gendarmes d’élite s’approchent avec précaution d’une maison discrète lovée au milieu des châtaigniers. Trois hommes sont arrêtés par la police judiciaire et la section de recherches de Nîmes, ils sont soupçonnés d’être les pirates de l’autoroute des étés 2017 et 2019. Ils sont également soupçonnés d’être les auteurs de l’évasion réussie de Tarascon, dans le lot Boussouak est interpellé.

Un trio soupçonné d’actions violentes, une quinzaine au total sur l’autoroute A7 ou A9, en 2017 et 2019, dans le Gard, mais aussi le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône. « Des hommes munis de cagoules percutaient en roulant des grosses berlines immatriculées dans des pays étrangers, notamment en Suisse et en Allemagne, avec un véhicule préalablement volé, car ces vacanciers ont la réputation de partir en congés avec beaucoup d’argent liquide sur eux », confiait à l’époque des faits une source proche de l’enquête.

Des braqueurs d’autoroute qui utilisaient toujours le même mode opératoire : les malfaiteurs dérobaient une automobile dans le Gard juste avant leur périple sur l’axe routier. Après l’agression, le véhicule était incendié. « Les voitures brûlées étaient souvent retrouvées dans les Cévennes, entre le haut Gard, la Lozère et l’Ardèche, laissant supposer que le gang avait trouvé refuge dans cette zone, puisque après l’évasion de Tarascon, le trio avait repris les activités sur les autoroutes et continuaient à détrousser les vacanciers."


La BRI et les gendarmes de la section de recherches de Nîmes sont parvenues à tracer un itinéraire de fuite après les exactions sur les vacanciers. L’étau s’est donc resserré en ce mois de juillet 2019 dans les hauts cantons du Gard, où les voitures volées et faussement immatriculées ont été à plusieurs reprises repérées. La traque est devenue intense dans ces contrées isolées. Boussouak avait été lourdement condamné dans le dossier de 2017 des "pirates de la route", où "l’évadé" de Tarascon avait écopé de 11 ans de prison pour vol avec violence.

Une enfance heureuse, un adulte attiré par l’argent facile

Boussouak estime avoir eu une enfance heureuse avec des parents proches et attentionnés, mais il a rapidement pris des chemins de traverse et quitte l’école à 17 ans. Il avouera plus tard devant les enquêteurs qu’il était attiré par l’appât du gain et l’argent facile. Il a été condamné une quinzaine de fois ces dix dernières années. Aujourd’hui âgé de 32 ans, il n’a jamais travaillé et il est connu de la justice pour de la détention de stupéfiants et des problèmes de violence, notamment à l'encontre les forces de l’ordre.

Deux cousins à l’action pour libérer Boussouak

Les deux complices de Boussouak, sans qui l’évasion de Tarascon n’aurait pas pu se dérouler selon l’enquête, sont les cousins El Asri, âgés de 24 ans et 28 ans. Un est défendu par le pénaliste nîmois Carmelo Vialette (voir photo). Eux aussi sont renvoyés devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, accusés d’être les deux hommes qui ont permis à leur copain de prendre la fuite. Tous les deux sont arrivés enfants du Maroc, leur pays natal, pour rejoindre de la famille à Nîmes. Tous les deux sont déjà connus de la police et de la justice, particulièrement pour des violences ou vols aggravés. Le procès d’assises du commando armé qui a libéré l’enfant du Mas de Mingue doit se tenir toute la semaine à Aix-en-Provence.

Boris De la Cruz

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