BEAUCAIRE L'infirmier intervient lors d'une agression, il est frappé
Deux hommes de 23 et 25 ans ont été condamnés respectivement à 6 et 8 mois de prison pour des violences sur un infirmier qui tentait de s'interposer dans une boulangerie de Beaucaire où la vendeuse était insultée.
Les agresseurs qui ne voulaient pas payer des portions de pizzas, s'en prenaient à la boulangère lorsque l'infirmier est intervenu. Laurent* se souviendra longtemps de son immersion dans la ville de Beaucaire. Infirmier, il faisait un remplacement le 3 décembre 2016 lorsqu'il a décidé tôt le matin d'aller boire un café dans une boulangerie. Il n'a pas eu le temps de le déguster, qu'un individu a fait irruption dans la boulangerie. Ce dernier, sans rien demander, va directement se servir derrière le comptoir. Comme la vendeuse s'étonne de son comportement, le voleur devient agressif et l'insulte. Il se montre menaçant et veut la frapper. La boulangère apeurée est en pleurs. C'est à ce moment-là que Laurent intervient en essayant de calmer la dérive du voleur. Un autre homme, ami de l'agresseur, vient prêter main forte à son copain de virée. Là, les deux jeunes hommes changent leur fusil d'épaule et décident d'en découdre avec l'infirmier "qui devait se mêler de ses histoires"... Ce dernier reçoit un coup de poing, il est obligé de fuir face aux deux hommes enragés. "Je suis parti en courant vers le parking pour récupérer ma voiture, mais ils étaient derrière moi", explique sur procès-verbal la victime, qui se souviendra longtemps de son périple à Beaucaire. Il se retourne et fait face aux agresseurs. Un des deux sort un couteau avec une lame de 10 centimètres. L'infirmier est frappé et blessé à la tête. S'en suit une ITT de 10 jours. "Je craignais pour ma vie, j'avais peur d'être massacré", poursuit l'infirmier qui n'a pas pu venir à l'audience faire face à ses deux agresseurs. "Aujourd'hui encore il n'arrive plus à faire son métier, il est en maladie", note la présidente du tribunal correctionnel de Nîmes Christine Ruellan qui doit juger les deux jeunes hommes pour des "violences volontaires avec une ITT supérieure à 8 jours". "Je n'avais pas de couteau, c'était un briquet", balance les bras croisés et de façon nonchalante le plus costaud des deux prévenus déjà connu de la justice. Un garçon qui sera rapidement identifié mais qui ne pourra pas être interpellé avant la semaine dernière... Ce jour-là, il se présente à un rendez-vous au tribunal de Nîmes pour faire modifier un contrôle judiciaire lié à une précédente condamnation. Après sa rencontre avec le juge, il est arrêté par les policiers à l'intérieur du tribunal. Son complice lui, explique: "je ne me souviens de rien, j'étais très alcoolisé, on avait bu une bouteille à 3. On revenait de discothèque j'avais faim et je me suis rendu dans la boulangerie. Après je ne me souviens de rien, mais je regrette", glisse le prévenu.
"La victime principale, l'infirmier, a payé très cher son intervention. Il n'y a pas beaucoup de personne qui s'interpose et là c'est très grave cette dérive... Il essaie de calmer et il se fait sauvagement agresser, accable le vice-procureur Patrick Bottero. La scène, on le sait par la vidéosurveillance a duré 11 minutes, c'est très long 11 minutes pour des victimes qui se demandent quand les agresseurs vont s'arrêter et comment elles vont s'en sortir ", poursuit le magistrat.
Le tribunal a condamné les deux complices à 6 et 8 mois de prison.
- Prénom modifié
Boris De la Cruz