Publié il y a 1 an - Mise à jour le 10.09.2023 - Abdel Samari - 2 min  - vu 5233 fois

FAIT DU SOIR Deux Gardoises en vacances racontent le terrible séisme au Maroc

Camille et sa maman ont passé leur dernière nuit au Maroc dehors après le séisme.

- Photo DR Objectif Gard

Parties lundi dernier de l'aéroport de Marseille, ces habitantes de Bouillargues sont passées du rêve au cauchemar.

Camille et sa maman dans une voiture-taxi au Maroc le lendemain du terrible drame • Photo DR Objectif Gard

Camille et sa maman pensaient vivre des vacances idylliques à Marrakech et Essaouira, deux villes du Maroc bien connues des touristes. Parties lundi dernier de l'aéroport de Marseille, ces habitantes de Bouillargues sont passées du rêve au cauchemar.  

"Nous étions sur Essaouira quand le séisme s’est passé. Il est 23h10, nous étions tranquillement allongées dans notre riad au 4e étage après une journée à cheval magnifique sur les côtes atlantiques du Maroc quand tout à coup, des vibrations arrivent et s’intensifient. Je mets quelques secondes à réaliser qu’il se passe quelque chose d’anormal, je refuse d’y croire et puis d’un coup l’instinct de survie survient", explique Camille, jointe par téléphone depuis le Maroc par notre rédaction.

"Le pire moment de ma vie"

Camille implore sa mère de sortir du lieu de villégiature. "Le pire moment de ma vie. Je revois cet instant où je pose les pieds au sol et où je prends conscience qu’à tout moment je peux perdre la vie, avec ma mère à côté" raconte la Gardoise.

"Les murs tremblaient tellement qu’il était difficile de marcher, la porte était fermée à clé. Ça tapait comme si tout allait exploser, nous avons mis un moment à ouvrir la porte puis nous sommes descendues à toute vitesse en bas du riad, cela m’a paru une éternité." Dans la rue, c'est la panique. "Des gens couraient de partout sans savoir où aller, des cris, des pleurs, des gens blessés..."

Mais dans la tête de la maman et de la fille, c'est une autre crainte qui se fait jour : "On craint un risque de tsunami sachant qu’Essaouira est entourée par l’océan… Nous étions perdues, nous ne savions pas où aller." Après l'effondrement, la panique. C'est l'heure de retrouver leurs esprits. "Mais les autorités ne savaient rien. Nous n’avions aucune information sur rien… Tout le monde était dehors paniqué."

Camille et sa maman ont passé leur dernière nuit au Maroc dehors après le séisme. • Photo DR Objectif Gard

Heureusement, les deux Gardoises réussissent à prendre un taxi pour quitter la ville, direction l’aéroport. "Nous voulions passer la nuit pour nous protéger." Malheureusement pour elles, il est fermé… "Heureusement, Hamid, le taxi, nous a gentiment proposé de passer la nuit avec sa femme et ses enfants dans la rue. Il nous a amené à boire, sorti une chaise, et ses enfants nous ont donné une couverture. Je le vois encore nous dire « vous faites partie de la famille »."

Pour Camille et sa mère, ce voyage restera forcément gravé à vie. "Un moment que je n’oublierai jamais.. Je ne remercierai jamais assez cette famille avec très peu de moyens qui s'est occupée de nous… La veille, nous étions sur Marrakech dans les rues où tout s’est effondré. Je ne peux m’empêcher de penser à tous ces habitants si gentils qui sont peut-être sous les décombres encore aujourd’hui", explique Camille encore sous le choc.

À l'aéroport, Camille et sa mère attendent pour rentrer à Marseille puis à Bouillargues. • Photo DR Objectif Gard

Ce dimanche en fin de journée, les deux habitantes de Bouillargues sont à l'aéroport au Maroc, direction Marseille. Pour un retour en France, non sans une émotion intense de laisser derrière elles, des Marocains dans la peine et le drame...

Abdel Samari

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