Publié il y a 1 an - Mise à jour le 28.06.2023 - Boris De la Cruz - 2 min  - vu 16423 fois

GARD Décès de Nicolas, 17 ans : "Une vie peut basculer sur un rien"

Un terrible accident de la circulation. Nicolas, 17 ans, est mort en septembre 2022 alors qu'il était sur le marche-pied du 4x4 de son copain. Le véhicule circulait à 20 km/h lorsque l'adolescent scolarisé au CFA de Marguerittes est tombé mortellement sur la tête. Le tribunal correctionnel de Nîmes a jugé ce mardi 28 juin 2023 le jeune conducteur et "meilleur ami" de la victime. 

Il y avait de l'émotion mardi après-midi au tribunal correctionnel de Nîmes. Un père de famille inconsolable, qui pleure depuis dix mois son fils décédé après un accident de la route. Devant la porte d'audience, le père endeuillé et le conducteur fautif s'enlassent et se réconfortent. Ce jeune conducteur, qui conduisait le 4x4 de son père ce terrible 14 septembre 2022, a perdu son meilleur ami. De l'émotion donc, des larmes, et deux hommes face à une tragédie : celle de la perte de Nicolas. 

Ce 14 septembre, vers 12h30, quatre copains sortent du centre de formation de Marguerittes et vont acheter de la nourriture près de là, au supermarché du coin. Le quatuor est dans le 4x4. C'est au retour que le drame va se produire. Il est 13h et Nicolas, contrairement aux autres, ne rentre pas dans l'habitacle. Il reste sur la marche-pied extérieur, côté passager avant. Il n'a pas le temps d'effectuer beaucoup de mètres, lorsque le véhicule roule sur une bouche d'égout et provoque une légère et rapide inclination des amortisseurs. Ce mouvement fait basculer Nicolas, il est projetté à terre... En tombant tête la première, il est très grièvement blessé avec un pronostic vital engagé à l'arrivée des secours. Il décédera quelques heures plus tard des suites de ces blessures. 

"C'était comme un frère, j'étais toujours avec lui. C'est arrivé deux fois qu'il se mette sur le marche-pied", témoigne à l'audience le jeune prévenu qui semble perdu face au drame. "On n'a pas mesuré les conséquences, il était impossble d'imaginer que cela se produise", reprend le meilleur copain, à la barre du tribunal. 

L'enquête va être rapide et précise, car tous les témoignages racontent la même version. Le 4x4 roulait à près de 20 km/h lorsque l'accident est survenu. "C'est le procès de l'inconscience, de l'insouciance. Ils étaient les meilleurs amis du monde et le papa n'a pas de haine envers ce jeune, même si sa peine est éternelle", souligne le conseil des parties civiles, maître Frédéric Mansat-Jaffré. "Comment une vie peut basculer sur un rien...", ajoute l'avocat. 

"Nous sommes en présence du dossier de la stupidité juvénile", reprend le vice-procureur Willy Lubin. "Vous avez pris des risques et vous n'auriez jamais dû démarrer avec votre ami sur le marche-pied", complète le représentant du parquet de Nîmes qui réclame pour cet "homicide involontaire par imprudence", un an de prison avec sursis et un an de suspension de permis de conduire. 

"J'ai assisté cet après-midi à une scène très belle malgré la tragédie qui enveloppe l'audience, celle d'un père qui a perdu son fils et qui est tombé dans les bras de mon client juste devant la salle d'audience, évoque l'avocat de la défense, maître Ludovic Para. Je voulais saluer la dignité de ce père, c'est vraiment fort ce que vous avez fait. Sa plus grande punition c'est la mort de son ami".

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet et a infligé un an de prison avec sursis au jeune conducteur, avec une interdiction de conduire pendant un an. 

Boris De la Cruz

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