GARD Un policier condamné pour "outrage sexiste par une personne abusant de son autorité"
Il a été condamné ce vendredi à une peine d'amende.
C'était un simple rendez-vous pour se faire couper les cheveux. La coiffeuse était en retard et des propos déplacés à caractère sexuel ont été prononcés par le policier. Ce dernier est condamné, ce vendredi 22 décembre, après une audience sur le fond il y a quelques semaines au tribunal correctionnel de Nîmes, a une peine d'amende de 500 euros et 600 euros de dommages et intérêts à verser à "sa" coiffeuse.
Au départ il était également poursuivi pour des "violences par une personne dépositaire de l'autorité publique", mais le fonctionnaire a été relaxé de cette infraction comme l'avait demandé son avocat maître Corral. S'agissant d'une sanction contraventionnelle, elle ne sera pas inscrite sur le bulletin numéro deux du casier, le fonctionnaire pourra ainsi continuer à exercer.
Au départ, cet homme qui a ses habitudes dans ce commerce, perd patience, car il attend depuis 45 minutes. Le crépage de chignon aurait pu s'arrêter rapidement, mais la tension est montée. "Tu te bouges les fesses", " Je vais faire venir mes collègues" et "Arrête de te branler", lit Aude Venturini, la présidente du tribunal correctionnel de Nîmes au milieu d'autres propos déplacés qui auraient été tenus dans un salon de coiffure de Beaucaire en juillet 2022. Le prévenu est un policier des Bouches-du-Rhône, âgé de 47 ans. Il aurait tenu ces propos en présence d'autres clients.
Des faits qu'a contesté le prévenu : "À aucun moment je n'ai tutoyé ou insulté cette coiffeuse", a affirmé le prévenu à la barre de la juridiction nîmoise. "Mais lorsque vous dites publiquement que vous allez revenir avec vos collègues, vous mettez la pression", interroge la présidente Aude Venturini. "Vous ne trouvez pas que ces propos n'ont pas lieu d'être dans un salon de coiffure. Si vous n'êtes pas content d'attendre, vous partez", poursuit la juge. "Je voulais faire valoir mes droits, mais je n'ai pas mis en avant ma qualité professionnelle", a insisté le policier poursuivi.
"On respire le mensonge dans vos déclarations. Il fait comprendre qu'il va faire déplacer la police car il en a le pouvoir", avait estimé le procureur Lubin. "Je pensais qu'il allait faire amende honorable devant le tribunal et qu'il allait dire que ses propos entendus par plusieurs témoins avaient dépassé sa pensée. Mais pas du tout, il persiste et signe dans ses dénégations", a poursuivi le parquet de Nîmes. Le procureur avait réclamé 3 mois avec sursis, un stage de sensibilisation sur les violences faites aux femmes et 300 euros d'amende.
"Le bénéfice du doute, on le voit à la faculté, à la télévision aussi, mais moins souvent au tribunal, plaide maître Jean-François Corral pour le policier. Il n'a rien à faire devant le tribunal correctionnel, à la rigueur il aurait pu prendre un blâme administratif si l'on estime qu'il a eu un comportement inadapté. Là on écrabouille publiquement un policier, un homme usé par la maladie".
"J'ai un souci dans ce dossier, il y a une inversion des rôles... La victime est coupable d'avoir dénoncé les faits et le prévenu est innocent de tout", constate maître Crouzet, conseil de la plaignante.
Après l'audience tenue en novembre dernier, le délibéré est donc tombé ce vendredi 22 décembre.