JUSTICE L’ombre de Lylio, 8 mois : mort dans les bras de sa mère
L'avocat général réclame, ce mardi soir, 20 ans de réclusion contre une jeune mère de famille de 23 ans. Elle comparaît depuis ce lundi devant la cour d'assises du Gard pour des "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner" de son fils, Lylio, 8 mois.
« Il est inerte ce gosse, il ne bouge pas », résume le président de la cour d’assises en évoquant le bébé que la maman a secoué mortellement ce 29 décembre 2021. Mais en plus du syndrome du bébé secoué, le nourrisson présentait des hématomes...
Au deuxième jour du procès d’une mère de famille de 23 ans, accusée d’avoir commis des violences qui ont entraîné la mort de son fils, la mère de famille est en pleurs. Lundi, ses mensonges ont sauté à la figure des jurés. « Elle semble s’être construit dans le mensonge », a indiqué lundi soir, l’expert psychiatre. Pendant près de 4 mois après la mort de son bébé, elle a accusé son ancien compagnon, puis son nouveau, avant de finalement avouer l’avoir secoué. Un procès curieux aussi tant le détachement, de certains proches du petit garçon décédé, interroge.
Ce mardi matin, la mère de famille mise en cause a promis de dire la vérité. « Venez à la barre madame », ordonne le président Éric Emmanuelidis qui va essayer de savoir d’où viennent les autres coups constatés sur le corps du bébé de 8 mois. L’accusée se trouve à côté de celui qui était son compagnon très récent ce 29 décembre 2021, ils étaient ensemble depuis trois semaines à peine. Lui aussi était dans l’appartement du drame à Uchaud lorsque la mère de famille a « secoué » son fils. Pourtant cet enfant était « facile », rarement en pleurs selon les personnes interrogées dans le temps de l’enquête.
L’ombre de Lylio
Car Lylio, décédé à 8 mois, est une ombre dans cette affaire criminelle. « Il y a un absent dans ce procès, c’est lui, c'est Lylio. On a des photos visionnées à l’audience, Lylio à quelques jours de Noël puis immédiatement après une photo de ce petit garçon sur la table d’autopsie », plaide avec émotion pour la famille de la petite victime, maître Stéphane Pignan. « Lylio était un petit garçon calme, gentil, souriant. Il ne pleurait pas, il n’y avait aucune difficulté et pourtant on sait ce qu’il lui est arrivé », poursuit l'avocat qui représente notamment le papa et les grands-parents paternels de la petite victime.
« Un père qui dort tous les soirs avec la petite peluche de son fils disparu. Cet enfant Lylio, c’était son premier Noël, il y a une photo quelques jours avant le drame du petit habillé en père Noël », compète maître Pignan.
« Un petit qui ne pourra plus profiter de Noël », entre en scène l’avocat général Isabelle Tourn. "Pour les faits du 29 décembre, on sait qu'elle a commis des violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner". "Accompagnée, épaulée, elle était une bonne maman, c'est lorsqu'elle se retrouve seule qu'elle a du mal à gérer son fils", souligne l'avocat général qui traite l'accusée de "reine du mensonge". Mais pour la représentante du ministère public reste une énigme, celles des autres hématomes d'âges différents pour lesquels ni la mère, ni son nouveau compagnon n'avouent la responsabilité.
La mère de famille, seule dans le box des accusés pour avoir mortellement secoué son petit garçon, encourt 30 ans de réclusion. "Il est mort dans les bras de celle qui devait le protéger, pour laquelle il avait le plus confiance", ajoute l'avocat général qui réclame 20 ans de réclusion criminelle.
La défense, avec maître Isabelle Mimran et Maître Manon Casteran, doit plaider mercredi matin...