Publié il y a 1 an - Mise à jour le 14.11.2023 - Tony Duret - 2 min  - vu 1541 fois

JUSTICE Procès d’une nuit de terreur entre Alès et Bessèges

Ce mardi matin, trois jeunes hommes de 22 ans étaient jugés devant le tribunal correctionnel d’Alès pour une tentative d’extorsion et des violences. En raison d’un dossier « lacunaire », comme le qualifiera la vice-procureure, deux d’entre eux ont été relaxés. Le troisième est condamné à 7 ans de prison dont 4 avec sursis.

Ce sont deux scènes extrêmement traumatisantes de la soirée du 14 novembre 2019 qui intéressent la présidente de l’audience Marie-Lucie Godard. Vers 21h30 ce soir-là, trois hommes cagoulés et armés sonnent au domicile d’un commerçant à Bessèges. Chez lui se trouvent aussi son fils mineur, une voisine ainsi que son aide-soignante. En ouvrant la porte, la voisine se retrouve avec une arme entre les deux yeux. Le trio s’infiltre dans le logement, menace et frappe le commerçant qui sautera par la fenêtre pour échapper à ses agresseurs. Les malfaiteurs, bien renseignés, sont à la recherche d’un coffre-fort qui a existé mais qu’ils ne trouveront pas. Ils quittent les lieux, laissant derrière eux plusieurs victimes apeurées et choquées.

À bord d’une Mercedes classe A, qui permettra aux policiers de remonter jusqu’au principal accusé, le quatuor (un homme est resté au volant de la voiture) prend cette fois la direction d’Alès. Il est 23h40 quand deux d’entre eux, toujours cagoulés, rentrent de force dans le domicile d’une famille. Les coups pleuvent, mais les victimes - « héroïques et admirables », selon la vice-procureure - résistent. Les agresseurs prennent la fuite.

Grâce à la voiture utilisée ce soir-là, aux caméras de surveillance et à la plaque d’immatriculation, les enquêteurs identifient un homme assez jeune mais déjà archi-connu de la justice. À 22 ans, il a déjà 9 condamnations et alterne les peines de prison où il a été envoyé pour la première fois dès ses 13 ans ! C’est lui qui se trouve ce mardi 14 novembre, quatre ans jour pour jour après les faits, dans le box des accusés du tribunal d’Alès. Il a déjà fait deux ans de détention préventive dans ce dossier. Un autre prévenu comparait libre. Le troisième, lui, ne s’est pas présenté à l’audience. Ces deux derniers seront relaxés. « C’est un dossier lacunaire, il reste des zones d’ombre. Il n’y a pas assez d’éléments pour entrer en voie de condamnation », regrette la représentante du parquet, Nathalie Welte. Elle ne tient pas le même discours pour le troisième larron contre qui elle requiert 7 ans de prison, dont 4 avec un sursis probatoire renforcé de 3 ans.

Mais dans son box, ce dernier se défend comme un beau diable, clamant son innocence, rappelant l’injustice d’avoir fait deux ans de prison pour rien. Pourtant, il est le seul qui fait le lien entre les deux logements visités : le premier est celui de son oncle et le second de son ex-compagne qu’il a appelée le soir des faits pour savoir si elle était ou non à son domicile. À l’audience, aucune des victimes n’a fait le déplacement. « Elles ont été menacées. J’ai rarement vu un dossier où il y a une terreur aussi puissante », dénonce maître Anaïs Farget qui plaide pour les parties civiles. Le prévenu jure qu’il n’a rien à voir là-dedans, comme pour le reste finalement. Convaincu du contraire, le tribunal le condamne mais lui laisse clairement une chance de se réinsérer en prononçant une peine de 7 ans de prison dont 4 avec un sursis probatoire d’une durée de 3 ans. Le reste de la peine ferme (soit un an, comme il en a déjà fait deux, NDLR) est aménageable avec bracelet électronique.

Tony Duret

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