Ce dimanche matin, un jeune d'une vingtaine d'années est toujours en fuite, il est activement recherché. Depuis 48h, les gendarmes du Gard et policiers de la PJ qui sont chargés des investigations multiplient les actes d'enquête. Ce dimanche, près de 50 enquêteurs sont sur le terrain ou effectuent des relevés techniques dans ce dossier criminel, d'autres sont à la recherche du suspect. Des perquisitions se sont déroulées hier dans le Gard près de la Grand-Combe, mais aussi dans l'Hérault sans permettre de retrouver le suspect numéro un... Son frère a été interpellé et placé en garde à vue pendant quelques heures samedi avant d'être relâché.  

Pour rappel, vendredi vers 8h, Aboubakar, un fidèlè de la mosquée de Trescol un hameau sur la commune de la Grand Combe a été retrouvé mort. La victime est âgée d'une vingtaine d'années et elle a été sauvagement attaquée à coups de couteau. C'est d'ailleurs l'infraction d'assassinat qui a été retenue par le procureur d'Alès. Dans la mosquée, ce terrible vendredi 25 avril, on voit sur les caméras de vidéosurveillance l'arrivée d'Aboubakar dans le lieu de culte... C'est un habitué, "un garçon d'une gentillesse extrême". "Il venait presque tous les jours et avait des habitudes" selon un témoin rencontré sur place vendredi. A-t-il été suivi ? le meurtrier connaissait-il ses habitudes ou s'agit-il d'une proie attaquée au hasard ? 

Ce qui est certain c'est qu'Aboubakar qui effectue des tâches de ménages et prie dans la mosquée voit arriver un jeune homme et l'accueille vendredi vers 8h. Rapidement les deux hommes sont l'un près de l'autre comme s'ils allaient prier. C'est à ce moment-là que le nouveau venu se jette sur Aboubakar qui est pris par surprise. Il ne peut pas se défendre face à ce déchaînement de violence. Il est frappé de près, avec 40 à 50 coups de couteau. L'assassin filme sa victime qui est à l'agonie et prononce des insultes à son égard et à l'égard de la religion musulmane. Des vidéos qui seront ensuite diffusées et retrouvées sur les réseaux sociaux. "Je l'ai fait, (...) ton Allah de merde" a-t-il repété à deux reprises sur les enregistrements.

Le corps du fidèle est retrouvé deux heures après par un autre habitué du lieu de culte. De nombreuses expertises ont été effectuées dans la mosquée tout au long de la journée de vendredi et aussi en soirée, les techniciens en identification criminelle du groupement de gendarmerie du Gard ont procédé à des centaines de mises sous scellés et d'analyses qui sont en cours d'exploitation. Aboubakar vivait chichement à la Grand-Combe depuis 4 ou 5 ans et avait l'habitude de boire son café tôt le matin dans des bars de la ville. Puis il se rendait dans le lieu de culte. Le meurtrier a-t-il repéré les habitudes de sa victime s'interrogent depuis vendredi les enquêteurs de la gendarmerie et de la Police Judiciaire ? 

Le suspect numéro un, Olivier A, 20 ans, un Français d'origine bosnienne qui n'était pas musulman, est depuis en fuite. Les fidèles de la mosquée ne connaissent pas et n'ont jamais vu celui qui est maintenant en cavale depuis 48h. Le fugitif qui est qualifié de "potentiellement extrêmement dangereux" par le procureur Grini, est susceptible de repasser à l'acte, il est la priorité de forces de l'ordre dans le sud de la France. Le suspect n'est pas connu de la Justice ou de la police. Sa photo a été diffusée à l'échelle nationale et circule auprès de l'ensemble des forces de l'ordre. Alors que les investigations n'ont jamais cessé depuis vendredi matin, une marche en mémoire d'Aboubakar est organisée ce dimanche en début d'après-midi dans les rues de La Grand-Combe.