Publié il y a 3 h - Mise à jour le 28.04.2025 - Yeltaz Blandin - 2 min  - vu 144 fois

GARD Les maires du littoral vent debout contre la cour des comptes

Gil Bernardi, maire du Lavandou, Christelle Aillet, maire des Saintes-Marie-de-la-Mer et Robert Crauste, maire du Grau-du-Roi

Gil Bernardi, maire du Lavandou, Christelle Aillet, maire des Saintes-Marie-de-la-Mer et Robert Crauste, maire du Grau-du-Roi

- Photo Yeltaz Blandin

Vendredi dernier, le maire du Grau-du-Roi Robert Crauste a retrouvé son homologue des Saintes-Marie-de-la-Mer, Christelle Aillet, accompagné de Gil Bernardi, maire du Lavandou dans le Var. Tous trois membres de l’Association nationale des élus des littoraux, ils ont répondu au rapport de la chambre régionale de la cour des comptes, qui les accuse d’inaction dans leurs communes face à la montée des eaux.

Chez les élus du littoral méditerranéen, c’est un rapport qui n’a pas manqué de faire des vagues. Ce vendredi, les maires du Grau-du-Roi, des Saintes-Maries-de-la-Mer et du Lavandou avaient donc rendez-vous pour répondre à la chambre régionale de la cour des comptes. Comme son confrère et sa consœur, Robert Crauste a regretté un rapport "à charge des élus", dénonçant plusieurs formulations : "vous n’êtes pas assez mobilisés, vous ne pensez pas suffisamment à la relocalisation de votre ville, vous faites prendre des risques à votre population."

Néanmoins, ces élus locaux assurent être en première ligne, dans un combat qui n’a pas débuté la veille. Christelle Aillet affirme : “Nous ne nions pas le changement climatique, et d’ailleurs, nous en constatons déjà les effets”. Le maire du Lavandou insiste : "Nous ne cherchons pas à créer une polémique". Il partage tout de même l’avis de ses collègues : tous trois dénoncent donc avec fermeté les conclusions jugées injustes du rapport émanant de la Cour des comptes et des chambres territoriales d’Occitanie, de PACA et de Corse sur la gestion du littoral.

Un enjeu pour 3,3 millions d’habitants

Il faut dire que la situation est critique : en métropole, 30 km² de littoral ont disparu en cinquante ans. Aujourd’hui, 19 % des côtes et 500 communes sont exposées aux risques de submersion, ce qui représente près de 3,3 millions d’habitants. Les élus estiment cependant que le rapport est biaisé, mettant exagérément l’accent sur les carences locales. « Nous sommes des élus responsables », affirme Robert Crauste, qui réclame des données précises pour orienter ses décisions. Le trio rappelle que la diversité des territoires — urbains, naturels, industriels, plages ou falaises — rend toute généralisation difficile.

Dans le viseur de ces 3 élus se trouve également la loi "Climat et Résilience" qui impose aux maires de tracer dès aujourd’hui la cartographie du recul du trait de côte pour 2040 et 2100. "L’État nous oblige à adhérer à une liste de communes prédéfinie, sans moyens financiers pour accompagner ces décisions délicates", déplore le maire graulens. En effet, il rappelle : "Il n’y a aucun moyen financier prévu pour accompagner les collectivités. Et il n’y a toujours pas de fonds dédié". Cette situation ouvre la porte à des recours judiciaires : comment annoncer à des habitants qu'ils devront abandonner leur logement sans soutien financier pour les aider ?

Le travail continue

Si plusieurs communes, dont le Grau-du-Roi, ont lancé des études des différents scénarios pour le fameux trait de côte en 2040 et 2100, Robert Crauste réclame maintenant un vrai soutien de l’État, non seulement financier, mais aussi en ingénierie. D’autant plus, comme Gil Bernardi le souligne, que l’impact de la montée des eaux ne sera pas uniforme sur le territoire : "Ce n’est pas toute la côte qui sera engloutie." Les élus attendent donc maintenant des projections plus fines : jusqu’où la marée va-t-elle monter en Méditerranée ?

Yeltaz Blandin

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