NÎMES Agression de la joggeuse : "l'Afghan" écroué malgré ses dénégations
Il réfute l'agression survenue au Mas d'Escattes, à Nîmes, le 9 octobre dernier.
"Je n'ai jamais fait ça, je n'ai jamais rien fait de mal sur une personne", affirme le suspect, ce mercredi après-midi devant la juge des libertés et de la détention (JLD). Cet homme a été interpellé lundi par les enquêteurs de "l'unité des atteintes aux personnes" de la sûreté départementale de Nîmes. "J'ai quitté mon pays pour protéger ma vie", ajoute-t-il avec l'aide permanente d'un interprète.
Le mis en cause a été appréhendé suite à une enquête de la police nationale liée à l'agression d'une joggeuse, le 9 octobre dernier dans le quartier du Mas d'Escattes, à Nîmes. Un individu a agressé une mère de famille qui faisait du sport dans le secteur. Il est arrivé par derrière et a arraché une touffe de cheveux de la victime avant de lui asséner plusieurs coups de poing. La femme est quand même parvenue à s'enfuir et à se cacher dans les buissons. Elle a réussi à contacter discrètement la police lorsqu'elle a vu l'individu quitter les lieux. Elle a donné des détails, mais petit à petit des témoignages vont venir accréditer la thèse d'un prédateur sexuel.
"Les faits à connotation sexuelle sont survenus sur la voie publique. Il y a un trouble persistant à l'ordre public", estime la procureure, Estelle Meyer, qui a requis ce mercredi après-midi la détention provisoire de cet homme de 32 ans qui demande l'asile politique en France. Il a été interpellé à Marguerittes, près d'un foyer d'accueil de personnes en difficulté. Il n'a jamais été condamné sur le territoire français, mais son identité exacte est encore indéterminée.
"On le présente comme la personne louche qui traîne en vélo, mais quels sont les éléments concrets à son encontre ?, interroge maître Carmelo Vialette. Un témoin dit que l'agresseur a les cheveux longs avec une barbe de trois jours, alors qu'il a une barbe longue et que ses cheveux sont courts", poursuit le pénaliste nîmois. Même la victime le reconnaît alors qu'il avait le visage dissimulé", s'étonne Me Vialette.
Un trentenaire qui affirme être marié avec une femme restée en Iran et dont les parents vivent dans un petit village reculé d'Afghanistan. Il est mis en examen pour ces violences et cette tentative de viol, des faits criminels à ce stade des investigations.
Le trentenaire a été placé en détention provisoire conformément à la demande d'un juge d'instruction validée par le JLD afin de garantir sa représentation devant la justice. En effet, cet homme n'a aucune attache en France. "Et puis il y a certains actes à faire, notamment des expertises psychiatriques", indique la juge des libertés en argumentant les raisons de cette incarcération. "Il y a eu un sentiment de peur légitime dans la population" et "des témoignages concordants étayés par la victime".
Cet homme, qui avait été surnommé "l'Afghan" au moment des portraits robots et sur indication de la joggeuse agressée, est donc ce soir en prison. Les investigations se poursuivent.