Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 02.02.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 2647 fois

NÎMES Il avait menacé de mort le directeur d’école : 6 mois de détention sous bracelet électronique

Me Marion Touzellier défendait l'accusé Driss. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Le  vendredi 15 janvier, vers 16h30, le directeur de l’école Jean-Moulin, dans le quartier du Chemin-Bas-d’Avignon à Nîmes, était menacé de mort par un parent d’élève. Jugé ce mardi devant le tribunal correctionnel de Nîmes, ce dernier a été condamné à 18 mois de prison dont 12 avec sursis. La partie ferme de la peine a été aménagée. Elle se fera à son domicile, sous surveillance électronique.

« Je te tue. Ce qu'on a fait à Samuel Paty, c'est rien par rapport à ce que je vais te faire ». Voici les propos entendus par le directeur de l'école Jean-Moulin de la bouche de Driss, un Nîmois de 33 ans. Jugé devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour « menace de mort », le père de famille dit s'être « senti humilié » quand le directeur a évoqué le comportement de son fils à la sortie de l'école, devant d'autres parents.

« Je me suis comporté comme une racaille », admet l’accusé

Son fils, âgé de 7 ans, rencontrerait des difficultés scolaires, mais surtout comportementales. Le jour des faits, par exemple, il aurait écrit sur le pull d'un camarade de classe et aurait mis des « mains aux fesses et à la poitrine de ses copines et de l'AVS (auxiliaire de vie scolaire, Ndlr) », dévoile le président de l'audience Jean-Michel Perez. « C'est quand le directeur m'a dit qu'il allait me coller les services sociaux que j'ai pété un plomb », reconnaît Driss depuis le box. Il poursuit : « J'avoue que j'ai très mal parlé. Je me suis comporté comme une racaille. Mais en aucun cas j'ai fait référence à Samuel Paty », tient-il à préciser.

18 mois de prison dont 8 avec sursis requis

Portant la voix du directeur de l'école, Me Émilie Vrignaud explique que ce dernier a été « terrorisé par les propos tenus ». Hasard du calendrier, il a repris le chemin de l’école le même jour que cette audience. Pour le procureur, Willy Lubin, « les menaces n’étaient pas des paroles en l’air. Son objectif était de faire peur et il a en partie réussi puisque les personnes présentes sur les lieux ont eu peur de témoigner et le directeur a été en congé maladie », regrette-t-il avant de requérir 18 mois de prison dont 8 avec sursis.

« On ne le reverra plus dans un box », plaide l’avocate

Pour la défense de Driss, Me Marion Touzellier estime que « la sortie de l’école n’était pas l’endroit requis pour s’exprimer sur des prétendus problèmes d’atteinte sexuelle d’un enfant de 7 ans ». Elle demande enfin un aménagement de peine pour son client, déjà condamné à quatre reprises, « que l’on ne verra plus dans un box », assure-t-elle.

Le tribunal l’a suivie en grande partie puisque Driss a été condamné à 18 mois de prison, dont 12 avec sursis, mais avec une surveillance électronique pour la partie ferme. À son retour chez lui, il ne devra plus se rendre près de l’école Jean-Moulin (son fils a changé d'école, Ndlr) et encore moins chercher à entrer en contact avec le directeur et les professeurs de l’établissement.

Tony Duret

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