NÎMES Il frappe sa femme et ses enfants « pour leur bien »
Un homme de 48 ans, originaire de Tchétchénie, était jugé ce mardi devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour des violences habituelles sur sa compagne et ses quatre enfants.
Quand les policiers nîmois interviennent au domicile de Germain, le 20 octobre dernier, ils mettent fin sans le savoir à des années de violences intrafamiliales. Depuis au moins cinq ans, d’après les déclarations concordantes de son épouse et de ses enfants, le quadragénaire avait la main lourde dès qu’il buvait. Et le problème, c’est qu’il rentrait ivre au moins deux ou trois fois par semaine. Comme lors de cette soirée d’octobre où il sera contrôlé avec 0,90mg/l d’alcool dans le sang.
Au sein du foyer, les enfants, régulièrement battus, sont terrorisés. Leur mère, elle, a le visage gonflé par les coups, ce que Germain ose contester. « Elle est allergique ! », soulève-t-il. Lors d’une deuxième audition, il finit par reconnaître l’évidence, mais se justifie en expliquant qu’il frappait ses proches « pour leur bien ».
Un ancien militaire
Des déclarations qu’il maintient devant le président du tribunal nîmois, Jérôme Reynes : « Si j’ai frappé ma femme, c’est qu’elle l’a mérité », assure-t-il par la voix d’un traducteur. En revanche, nouveau revirement, il nie les violences sur ses enfants : « Ils se frappent entre eux. Ils s’automutilent et ma femme les monte contre moi », explique l’ancien militaire gravement blessé lors de la seconde guerre de Tchétchénie. « On lui reproche ce que lui appelle une méthode d’éducation qui n’est pas acceptable sur le territoire français », intervient le procureur, Adrien Roux, qui requiert à son encontre une peine de 3 ans de prison avec maintien en détention.
Son avocate, maître Charlène Moussavou, tente de réduire la sentence en expliquant que Germain a « une culture différente de la nôtre » et qu’on « donne à ses enfants ce que l’on a vécu soi-même et, lui, il a eu une éducation à la dure ». Le tribunal confirme les 3 ans et prononce le maintien en détention.
Tony Duret