Mercredi 31 janvier, la police patrouille dans les rues de Nîmes. Une Peugeot qui roule à vive allure intrigue les agents. La voiture se gare dans une station essence et le conducteur est contrôlé. Sans aucun document, il va donner l’identité de son beau-frère. Lorsqu'ils découvrent le mensonge, les policiers l'amènent au poste.

Ce "chauffard" a déjà été arrêté six fois pour des défauts de permis. De plus, cet homme était dans l’attente d’un bracelet électronique après un jugement d’il y a quelques semaines à Alès. “À tout juste 20 ans, vous avez huit mentions à votre casier judiciaire dont six pour délit routier, et un avec un délit de fuite lors d’un accident”, rappelle la présidente du tribunal.

Le prévenu a passé son enfance en foyer et en famille d'accueil. Il explique : “Quand j’avais cinq ans, je me suis fait mordre par un chien au visage. J’ai subi beaucoup de moqueries à cause de ma blessure donc je suis devenu bagarreur. Plus tard, j’ai pris un lourd traitement pour soigner mes troubles comportementaux.” Il reprend calmement : “J’ai dû l’arrêter parce que je devenais dépressif, alors j’ai commencé à prendre de la drogue pour m'apaiser.”

En couple depuis quatre ans avec sa compagne, il cherche à travailler pour une “meilleure vie” avec elle. Ils vivaient dans une caravane et venaient de déménager lorsqu'il s'est fait arrêter. Le jeune homme assure ne pas trouver de travail malgré une recherche active. Il confie : “Pour m'en sortir, j'achète des véhicules que je revends ensuite. Je sais que c’est illégal, mais c’est mon gagne pain”.

La procureure Estelle Meyer affirme : “Monsieur fait du tourisme judiciaire : Tarascon, Alès, Nîmes. Il cumule les condamnations. Il y a moins d’un mois, il a été condamné pour les mêmes raisons à Alès. Actuellement, il a deux sursis probatoires au-dessus de sa tête, mais il continue. Je ne comprends pas quel est le lien entre les troubles de la personnalité et prendre le volant ?”

L’homme semble tranquille et attend calmement la décision finale. Le tribunal correctionnel de Nîmes a suivi les réquisitions de la procureure de la République. Le jeune prévenu est condamné à 9 mois de prison et à son incarcération immédiate. À l’annonce du délibéré, le jeune homme devient violent et casse le box de la salle d’audience pour ensuite s'échapper du tribunal judiciaire. Il glisse et tombe au sol dans la salle des pas perdus du tribunal mais parvient à prendre la poudre d'escampette devant les badauds ébahis. Une évasion spectaculaire, mais courte... Il est arrêté par des policiers dans une rue proche des arènes. Actuellement, le jeune homme est en garde à vue pour cette évasion.