Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 15.12.2016 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 414 fois

NÎMES Les mamies condamnées pour des violences sur leur concierge

Entrée de la résidence des Courlis. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

5 dames de 65 à 74 ans ont été condamnées mardi après-midi par le tribunal correctionnel de Nîmes à des peines de 15 jours à 1 mois de prison avec sursis. Elles sont sanctionnées pour "violence aggravée par trois circonstances" sur leur concierge. Ce dernier prétend que les cinq voisines lui ont fait vivre un enfer quotidien. De plus, elles devront puiser dans leurs maigres retraites pour payer 1 500 euros de dommages et intérêts au concierge et 1 000 euros à son épouse. Les faits auraient duré de janvier 2013 à mars 2015, avant que le concierge épuisé et meurtri par les problèmes récurrents ne saisisse la justice pour trancher ce conflit HLM.

Bien qu’il n’y ait pas d’âge pour faire des bêtises, les 5 personnes qui étaient convoquées au tribunal correctionnel de Nîmes n’avaient vraiment pas le profil pour  jouer les prévenues. Une marchait avec une canne, une autre s'endormait à l'audience dans son fauteuil roulant. Elles étaient accusées de violences sur leur concierge et sur son épouse. Difficile d'imaginer ces paisibles mamies se muer en agresseuses. Pourtant les reproches fusent: boîtes aux lettres taguées, poubelles renversées, gifle à l'épouse du concierge, les griefs reprochés et évoqués à l'audience aux grands mères sont nombreux. Surnommées "les mamies des Courlis", du nom de la résidence HLM appartenant à Habitat du Gard, située route de Générac où le conflit est né, les agresseuses présumées prétendent elles que le concierge était ignoble avec elles, qu'il était injurieux, provoquant et insultant.

Dans la salle en attendant le procès, chaque clan venu avec son "public" s'évite soigneusement. Des mamies poursuivies par la justice se font remarquer par leur bavardage régulier. Le président Jean-Pierre Bandiera agacé est obligé d'intervenir pour demander le silence. Après plusieurs rappels à l'ordre, il ordonne à deux mamies de sortir de la salle et d'aller bavarder ailleurs. Il faut dire que l'audience s'éternise et qu'après l'heure du goûter, les grands-mères montrent une impatience d'en découdre avec "le concierge du malheur".

"En fait c'est l'histoire d'un concierge arabe qu'elles veulent faire partir à tout prix", dénonce Me Kadidja Aoudia pour la victime effondrée par ses années de galère. On ne peut que se réjouir du délibéré du tribunal correctionnel et des condamnations, car aujourd'hui il y a une banalisation des propos et des insultes à caractère raciste", estime pour le concierge et son épouse la pénaliste nîmoise à l'issue du délibéré rendu mardi après-midi.

Durant les débats les mamies ont nié en choeur toute dérive concernant leur concierge. Pourtant une d'entre elle est revenue sur ses déclarations et a admis partiellement des gestes et attitudes déplacés. "Merde, il ne manquait plus qu'un concierge arabe", aurait déclaré l'une des mamies en voyant arriver le nouveau salarié des HLM en 2009 lorsqu'il a été placé par le bailleur social. Par la suite les grands-mères auraient essayé de le faire déguerpir avec les moyens du bord. Poubelles renversées dans le jardin et le couloir, boîte aux lettres saccagée, gifle à son épouse.

Depuis mardi après-midi, Claudine, Chantal, Danièle, Arlette et Anny-Claude qui étaient inconnues de la justice ont un casier judiciaire.

Boris De la Cruz

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