Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 13.01.2017 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 264 fois

NÎMES Prison ferme pour le lycéen fasciné par le djihad

Photo d'archives / Objectif Gard

Il a été condamné, jeudi après-midi, par le tribunal correctionnel de Nîmes, à 3 ans de prison dont 1 avec un sursis et une mise à l'épreuve de 2 ans. Wissem, 19 ans, reste en détention. Il est obligé de se soumettre à des soins psychologiques, et à reprendre à l'issue de sa détention le chemin de l'école. Ce jeune nîmois de 19 ans, au profil inquiétant, était poursuivi pour "apologie du terrorisme".

Il était en terminale au lycée Philippe Lamour de Nîmes, lorsque ce garçon discret s'est fait remarquer par les services spécialisés de l'antiterrorisme. "Vous êtes fiché S depuis août 2015. Deux jours après l'attentat du Bataclan, vous avez été assigné à résidence", résume le président du tribunal correctionnel de Nîmes, Jean-Pierre Bandiera. "Et puis vos parents vont trouver la police car ils se disent inquiets par votre comportement", poursuit le magistrat. Les policiers ont récupérer chez lui, après son arrestation en janvier 2016, des éléments laissant penser à une radicalisation du lycéen. Sur le téléphone portable des contacts avec d'autres hommes fichés S, notamment un en région parisienne. Un autre contact régulier, avec un nîmois parti en Syrie et tué par la suite. Sur l'ordinateur et la clé USB du lycéen, des vidéos glaçantes, des louanges à Daech, l'organisation islamiste radicale.

Une vidéo téléchargée sur son portable est un hommage au terroriste Amédy Koulibaly, le preneur d'otages de l'hypermarché casher, qui a tué des innocents. Un commentaire écrit par le jeune nîmois est sans équivoque: "prêt à couper la tête des kouffars, des mécréants". Sur la photo de fond d'écran de son portable, le prévenu a mis en avant un drapeau de Daech. Des photos figent des hommes en tenue de combat avec des victimes à genoux, les yeux bandés. Sur un autre cliché, le lycéen gardois est le doigt levé en signe d'allégeance à l'organisation terroriste avec le drapeau de l"organisation islamiste en arrière-plan. "C'était de la provocation", essaie de se justifier le garçon qui comparaît détenu à l'audience.

Le jeune garçon a, durant sa détention provisoire, demandé à plusieurs reprises à sortir de prison. Une chance lui a été donnée, par un juge des libertés et de la détention, en septembre 2016. "Pendant 3 semaines de liberté, vous avez des contacts avec des individus, qui remettent en cause votre sincérité de vouloir couper les liens avec les réseaux terroristes. Les services antiterroristes ont repéré à nouveau votre comportement pour le moins suspect", poursuit le président du tribunal. Pire, on retrouvera sur son nouveau portable et alors qu'il se trouve en libération conditionnelle, 184 nouvelles vidéos, mais aussi des sons audio et des fichiers téléchargés, à la gloire de l'Etat Islamique.

Le substitut du procureur a rappelé le contexte général: "depuis 2015, 140 attentats dans le monde sont liés à l'islam radical. En 2017, alors que nous sommes le 12 janvier, il y a déjà 9 attentats commis par les organisations terroristes", avant de revenir sur le cas du lycéen Nîmois. "Ce garçon a été repéré par les services spécialisés par son activisme sur les réseaux sociaux. Son comportement est une source d'inquiétudes, ses actes sont un danger pour la communauté nationale"', a expliqué Sébastien Sider, le représentant du parquet de Nîmes qui a réclamé 4 ans de prison ferme.

Ce jeune homme a été condamné à 2 ans de prison ferme. Après la décision, il est reparti en détention.

Boris De la Cruz

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