Publié il y a 11 mois - Mise à jour le 28.11.2023 - B.DLC - 2 min  - vu 1464 fois

VIDÉO Tentative d'assassinat sur ses parents : les trous de mémoire de la fille des victimes

Le Palais de Justice de Nîmes. Photo Tony Duret / Objectif Gard

- Photo Tony Duret

Depuis ce lundi après-midi la Cour d'Assises du Gard juge deux personnes pour "tentative d'assassinat" sur un couple sans histoire. Des faits anciens survenus en avril 2001. Dans le box, se trouve Delphine Moulin , 47 ans, accusée d'avoir voulu éliminer ses parents. Elle est accompagnée dans ce procès par son ancien compagnon Vincent Blachère, 58 ans co-accusé. 

S'ils sont jugés pour les faits survenus à Pont Saint Esprit en avril 2001, les deux anciens amants ont déjà un lourd passé judiciaire et ont été condamnés pour deux assassinats au Portugal, une "exécution de touristes". Ils ont écopé près de Lisbonne de 25 ans de réclusion.

Mais si les "amants diaboliques " sont devant les jurés gardois c'est pour le crime de Pont-Saint-Esprit. Tout débute le 19 avril 2001. Ce soir là, un couple spiripontain découvre sous son lit un engin incendiaire prêt à exploser. Le dispositif est relié à une prise électrique et doit "tuer", un peu plus tard dans la nuit, les parents de Delphine Blachère. Si l'explosion ne se déroule pas, c'est que le propriétaire de la villa découvre le système explosif sous son lit, car il y avait une odeur très forte d'essence dans l'habitation. "J'ai dit à mon époux qui était allongé et en train de lire, je ne vais pas pouvoir dormir si je ne sais pas d'où vient cette odeur", déclare la mère de famille à la barre de la cour, alors que sa fille accusée baisse inlassablement la tête, en larmes. L'insistance de cette dame va leur sauver la vie... Car son époux après avoir inspecté l'intérieur et le jardin de la maison ne découvre rien. Puis en sa couchant, il se penche sous le lit et aperçoit un système avec 40 à 50 litres d'essence sous le matelas. Il débranche la prise de cette bombe artisanale qui aurait pu brûler et tuer les parents de Delphine, selon les experts.

 Après avoir placé l'engin incendiaire sous le lit des parents Moulin, les deux "complices" s'enfuient... Quelques jours plus tard, ils exécutent au Portugal, ce couple de touristes hollandais. Une cavale d'un mois à travers plusieurs pays européens qui fait froId dans le dos.

Si les deux accusés avouent la tentative d'assassinat dans le Gard, ils affirment que l'argent n'était pas à l'origine du passage à l'acte en France. Delphine Moulin a de gros trous de mémoire sur cette tentative de meurtre sur ses parents. À la barre, ce lundi 27 novembre elle affirme que : "le motif de l'argent, n'est pas un motif, je n'ai jamais eu de besoin d'argent"

Mais alors pourquoi ce passage à l'acte, pourquoi l'achat du matériel qui va servir à confectionner l'engin incendiaire, interroge le président de la cour d'Assises Éric Emmanuelidis ? 

"Je ne me rappelle même pas la conversation, il y a plein de chose dont je ne me souviens pas", déclare Delphine Moulin, aujourd'hui 47 ans, qui vit et travaille depuis son contrôle judiciaire il y a deux ans dans une autre région française. 

Son ancien compagnon, lui, se fait accablant vis-à-vis de celle qui était son élève de piano, avant de devenir sa compagne. Une relation que ne supportait pas les parents Moulin. Vincent Blachère, 56 ans, comparaît devant les jurés gardois en fauteuil roulant. Il accable Delphine et certifie : "elle a eu l'idée, elle était à la manoeuvre", "je suis le dindon de la farce". 

Détail en vidéo du premier jour d'audience : 

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