ALÈS "1+1 = Trois" : les vérités de Christophe Rivenq sur son nouveau mouvement politique
En marge d'une interview relative à la cérémonie des vœux d'Alès Agglomération qui aura lieu ce mercredi soir (18h30), Christophe Rivenq s'est confié sur la création imminente d'un nouveau mouvement politique territorial baptisé "1+1 = Trois".
S'il mûrit sa démarche depuis "près de 20 ans", Christophe Rivenq s'est appuyé sur un "constat simple". Particulièrement friand des sondages menés par des instituts d'études d'opinion, le patron d'Alès Agglomération en a identifié plusieurs selon lesquels 7 français sur 10 n'auraient pas de convictions politiques affirmées, faisant d'eux des électeurs "inclassables", capables de "voter pour n’importe qui aux élections".
Celui qui est aussi premier adjoint à la mairie d'Alès va même plus loin : "Aujourd'hui il n’y a que 2% de nos concitoyens qui ne changent jamais d’idées. Seulement 0,5% des français sont adhérents de partis politiques. 70% ne veulent pas rentrer dans des cases." Fort de ces éléments, le conseiller régional a imaginé une nouvelle structure politique "pragmatique, dépolitisée, de bon sens, qui prône l’addition des forces plutôt que la division", laquelle réunirait indécis, "dégoûtés de la politique politicienne" et abstentionnistes éventuels, tout en permettant à des électeurs traditionnels de dépasser le clivage Gauche/Droite aujourd'hui obsolète.
Ce nouveau "mouvement politique territorial", une dénomination qu'il préfère aisément à celle de "parti politique", a un nom savamment réfléchi : 1+1 = Trois. Un nom "très disruptif", reconnaît l'intéressé, qui répond à l'idée selon laquelle "on s’additionne" pour former des (T)territoires (R)résilients, (O)optimistes, (I)innovants et (S)solidaires. "Trois, c’est aussi liberté, égalité, fraternité. Trois, c’est la stabilité. Ça unit les contraires", développe le patron de l'Agglo, démontant au passage avec un brin d'ironie tout lien potentiel avec "la franc-maçonnerie".
Alors que la mise en service du site Internet du parti est imminente, 1+1 = Trois a déjà un logo. Celui que Christophe Rivenq a lui-même conçu. Tandis que les trois couleurs du drapeau français apparaissent de manière évidente, on y voit un carré bleu représentant "la Droite" et un carré rouge "plutôt la Gauche" imbriqués l'un dans l'autre, comme le symbole de l'union de toutes les forces.
La "rondeur" du "O" central se fait quant à elle l'éloge de "l'équilibre" et "la mesure", deux valeurs chères à celui qui combat "l'extrémisme quel qu'il soit". Le maire d'Alès, Max Roustan, se serait volontairement porté volontaire afin d'endosser le rôle de président d’honneur de cette nouvelle force politique au statut associatif. Et dont la vocation primaire est de "rassembler les gens et les bonnes idées".
Le président d'Alès Agglomération y voit le moyen de "faire de la politique au sens noble du terme" en s'affranchissant d'un "hyper-partisianisme" selon lequel on serait obligatoirement de Gauche ou de Droite. "Chaque être humain, dans sa conception, est pour partie de Droite et pour partie de Gauche. On a tous en nous des valeurs plutôt de Gauche et des valeurs plutôt de Droite qui forment notre corpus idéologique. La sécurité, tout le monde est pour. C’est une valeur dite de Droite. Tous les Français sont pour la solidarité et la santé, ce sont des valeurs dites de Gauche", étaye le fondateur de 1+1 = Trois.
C'est ainsi pour "éviter la confusion avec le macronisme" que Christophe Rivenq a fait jaillir de sa bouche le terme "assez moche" de "Drauche", lequel correspondrait à merveille à ses convictions affirmées de "Gaulliste social". "Le Général De Gaulle a toujours dit qu’il n’était ni de Droite ni de Gauche. Il avait à la fois une vision économique, militaire, mais aussi une vision sociale", justifie l'élu régional.
L'adhésion au nouveau mouvement politique du premier adjoint alésien qui propose une rupture aux "politiques déconnectées menées par nos gouvernants" sera bientôt possible contre un chèque de 15 €. À ce jour, entre 250 et 300 personnes issues de tous bords politiques auraient formulé un accord verbal en vue d'adhérer. Parmi eux, "l'ensemble du groupe municipal majoritaire", tandis que des élus du territoire estampillés "socialiste" ou "communiste" auraient apprécié la démarche au point d’être dans les starting-blocks pour s'encarter.
Mobiliser "une petite armée locale"
"Ce qui me réjouit, c’est que beaucoup d'intéressés sont des gens qui n’ont jamais été encartés politiquement", fait valoir par ailleurs le quinquagénaire. Si elle revêt en premier lieu une vocation "territoriale", cette nouvelle "aventure" pourrait rapidement s'étendre à l’échelle régionale. Plusieurs maires ou députés exerçant dans des départements voisins d'Occitanie seraient "très intéressés". Mais à 56 ans, celui qui donne l'impression de jouer à "qui m’aime me suive !" se défend de toute stratégie politique en lien avec une perspective électorale.
"Avant d’être un mouvement politique, c’est notre façon de faire au quotidien. Ma vie, c’est ici ! Ce qui m'importe, c'est Alès et son agglomération. Les médias ont la sensation qu’il y a toujours une raison pour expliquer ceci ou cela. Un jour, j’espère avant qu’on soit morts, les gens s’apercevront qu’avec Max Roustan on ne calculait pas", argumente Christophe Rivenq.
Mais, maintenant qu'il a 1+1 = Trois dans les bras, le dernier nommé devra peût-être envisager de se "débarrasser" de la présidence des Républicains du Gard. "Je suis encore aux LR, président de la fédération. J’observe encore un certain temps et j'aviserai", concède-t-il, sans laisser trop de place au doute. Avec son nouveau parti, le président d'Alès Agglo pense avoir simplement dupliqué ce qu'il déploie depuis juillet 2020 à la tête de l'intercommunalité où règnerait "une bonne ambiance". Rasséréné, l'élu alésien rêve d'en faire "un creuset d’idées pour lever une petite armée locale destinée à défendre le territoire".
Christophe Rivenq face aux Alésiens :
Tous les derniers mardis du mois à 19 heures pétantes, Christophe Rivenq va lancer son émission en direct sur Facebook, via la page officielle d’Alès Agglomération. Une séquence d’une heure et plus si affinités durant laquelle le président de l’Agglo répondra à des questions sur une thématique prédéfinie. La première est déjà connue. "Elle n’est pas très glamour mais ô combien importante, c'est la gestion des déchets", confie l'élu.