Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 11.06.2024 - Propos recueillis par Louis Valat - 4 min  - vu 565 fois

ALÈS Christiane Thomas, secrétaire de la section alésienne du PS : "Arnaud Bord me semble être le meilleur candidat qu'il soit pour la gauche"

Christiane Thomas, ce mardi 11 juin, à Alès.

- Photo Louis Valat

Secrétaire de la section Parti socialiste d'Alès, Christiane Thomas commente l'actualité après la dissolution de l'Assemblée nationale et la formation du "Front populaire". Elle en profite également pour réitérer son soutien indéfectible au très potentiel candidat de Gauche, Arnaud Bord, pour les élections législatives anticipées prévues les 30 juin et 7 juillet.

Objectif Gard : Quelle est d'abord votre analyse face aux résultats du Parti socialiste-Place publique lors des élections Européennes ?

Christiane Thomas : Je pense qu'il est important de ne pas tomber dans le triomphalisme. Obtenir 14%, le meilleur score à Gauche, peut nous procurer une certaine satisfaction, mais la Gauche dans son ensemble ne représente que 30% et quelques. Alors, il n'y a pas de quoi se vanter. Certes, il y a une satisfaction légitime car nous avons parcouru un long chemin. Un travail considérable est effectué à l'échelle nationale, avec des conventions, des discussions sur des thématiques importantes, et un travail de fond sur les questions touchant les classes populaires, la laïcité, l'égalité entre les sexes, la sécurité et la prévention. Ce travail commence à porter ses fruits en termes d'image que nous projetons. Nous pouvons être satisfaits de nos progrès et reconnaître que c'est la voie à suivre. Cependant, il est essentiel de relativiser. Ces résultats nous permettent de consolider notre position car nous avons des idées à exprimer et une voix à faire entendre. Mais à Gauche, il reste encore beaucoup à construire.

Nous sommes quarante-huit heures après l'annonce d'Emmanuel Macron de la dissolution de l'Assemblée nationale. Quelle est votre sentiment, comme secrétaire de la section alésienne du PS d'Alès ?

L'irresponsabilité, l'incompréhension. Que le premier personnage de l'Etat puisse ne tirer que cette leçon-là et aller dans le sens du Rassemblement National... Le constat de l'impossibilité pour l'exécutif et le législatif de fonctionner, nous pouvons l'entendre, qu'une dissolution soit envisagée aussi, mais à ce moment-là, c'est sidérant. Il n'y a pas d'autres mots. On attendait de lui qu'il apaise les débats et fixe une direction qui rassemble face au danger.

Quel est votre opinion sur l’accord trouvé hier soir entre le Parti socialiste et plusieurs partis de Gauche pour la création du « Front populaire » ? 

Ce n'était même pas seulement la meilleure solution, je dirais que c'était la seule. Celle-ci s'est manifestement imposée comme une évidence pour les partis de Gauche, et elle avec les syndicats et les associations. C'est une belle surprise de constater que cela soit devenu une évidence pour tous, y compris pour ceux qui étaient réticents à l'idée de rejoindre la Nupes à une certaine époque. Mais désormais, c'est une évidence pour tout le monde.

Sur le plan local, comment comptez-vous organiser votre campagne pour mobiliser les électeurs et assurer une présence forte du « Front populaire » sur la quatrième circonscription et tenter de battre le débuté du Rassemblement national, Pierre Meurin ?

Le battre est notre objectif principal. Les discussions sont en cours au sein des différentes organisations. Nous nous réunirons dans la soirée, avec les organisations de Gauche, les syndicats et la société civile, pour en discuter localement. Il est évident que, avec l'émergence du Front populaire, beaucoup de choses se construiront au niveau national. Il est important que nous nous rassemblions tous, exprimant notre volonté de travailler ensemble. Les récentes élections européennes ont mis en lumière des tensions et des comportements inacceptables, même si notre parti a toujours cherché à ne pas rentrer dans ce jeu-là. Il est impératif de rétablir ce lien.

"Nous avons l'habitude de travailler ensemble, nous nous connaissons et nous nous respectons. Nous sommes prêts à avancer ensemble."

Christiane Thomas, secrétaire de la section du PS d'Alès, sur la Gauche alésienne.

À Alès, ce lien n'a néanmoins jamais été rompu. Bien que le Parti socialiste ait pris ses distances avec le collectif Nupes alésien, nous avons travaillé pour rétablir cette connexion depuis début février. Depuis lors, nous nous rencontrons régulièrement, travaillons sur des positions communes et travaillant en profondeur sur des questions telles que l'agriculture, l'irrigation et le Plan alimentaire territorial. Nous avons l'habitude de travailler ensemble, nous nous connaissons et nous nous respectons. Nous sommes prêts à avancer ensemble.

Quelles stratégies comptez-vous adopter pour faire face au RN, qui a démontré une grande force électorale lors des Européennes ?

Arrêtons de taper sur le Rassemblement national. Je crois que nous pouvons dire tout et son contraire, autant que nous le pouvons, je crois que ceux qui ont décidé de voter RN, ceux qui constituent le socle pur et dur, le ferons. Mais nous devons incarner une voix porteuse d'espoir, adopter un discours clair et choisir des thèmes qui intéressent les citoyens et les incitent à suivre la voie de la Gauche. Nous aspirons à une Assemblée nationale de Gauche fonctionnant dans des conditions optimales. Voilà le défi.

Arnaud Bord a confié à Objectif Gard ce matin être "prêt" pour candidater (relire ici). Pour vous, est-il l’homme qui pourrait faire tomber le Rassemblement national sur la 4e circonscription ?

Il possède une implantation locale de longue date, ayant été visiblement actif en tant que premier fédéral à un moment donné, ainsi que candidat suppléant aux élections départementales et finaliste aux législatives de 2022. Il a parcouru la circonscription de long en large, rencontrant de nombreux acteurs locaux. Arnaud Bord a ainsi accumulé une solide expérience en termes d'image et de réseau. À mes yeux, Arnaud (Bord) me semble le meilleur candidat qu'il soit sur la 4e circonscription. Bien que cela dépende des décisions nationales prises cette semaine, il apparaîtrait légitime de le choisir. Compte tenu du contexte, je n'ose pas imaginer que nous pourrions choisir une autre option que celle d'Arnaud Bord. 

Pensez-vous que la décision du président de la République de tenir un scrutin en trois semaines seulement visait à empêcher une convergence de la Gauche comme il a pu être dit ?

Personnellement, ma première analyse consistait, premièrement, à vouloir, de sa part, démontrer que la Gauche était incapable de se rassembler en quelques jours, et deuxièmement, à mettre en évidence l'incapacité supposée de l'extrême droite à gouverner durant ces trois années, probablement dans le but de préparer les échéances présidentielles. Pour moi, cela paraît évident. Mais je suppose que dans quelques années, nous comprendrons mieux cette stratégie voulue par le président.

Propos recueillis par Louis Valat

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