« Pour la bonne cause », justifie ce jeudi matin Christophe Rivenq, avant d'ajouter : « Ce n'est pas juste un trou dans la rue pour embêter les gens ». En effet, la coupure d’eau, qui débute à 8h30, après les départs à l'école des jeunes enfants du quartier alésien, permet aux équipes techniques de la REAAL (Régie des eaux de l'Agglomération alésienne) et des autres partenaires de réaliser les travaux nécessaires pour connecter le nouveau réseau d’eau potable. Afin de minimiser, au mieux, les désagréments pour les habitants, une citerne de 12m³ est installée place de l’Église, pour fournir de l’eau potable durant la journée. Ce matin, lors d’une visite sur le chantier, Christophe Rivenq, président de l’Agglomération d’Alès, ouvre symboliquement la citerne, remplit sa bouteille en plastique et goûte l’eau. « Je n’en bois d’ailleurs que rarement », plaisante-t-il, ajoutant ironiquement qu’il ne s’effondre pas après l'avoir bue, avant de saluer plus sérieusement la qualité de l’approvisionnement mis en place. « Grâce à cet équipement, nous avons de la souplesse pour intervenir auprès de la population en cas de panne ou de disparition d’une ressource. »

Les raisons de la coupure

Le raccordement final du nouveau réseau d’eau potable fait partie d'un projet de modernisation ambitieux pour le quartier de Rochebelle, débuté en septembre 2022, et qui vise à remplacer les vieilles canalisations en amiante-ciment, devenues obsolètes, par des conduites en fonte de 400 mm de diamètre. Christophe Rivenq a rappelé l’enjeu majeur de cette transition : « Avec l’ancien réseau, nous perdions 60 000 m³ d’eau par an, avec des conséquences sur la chaussée. Le nouveau système est non seulement plus fiable, mais il protège également mieux notre ressource en eau », explique le président de l'Agglomération d'Alès. Ce vaste chantier, inscrit dans le plan pluriannuel “Alès Aggl’Eau 2030”, a alors pour but de moderniser les 1 000 km de canalisations de l’Agglomération d’Alès, dont certaines étaient en service depuis des décennies. Pour un investissement global supérieur à 5 millions d’euros, financé à plus de 50 % par des partenaires tels que l’État via le Plan Relance, le Conseil départemental du Gard et l’Agence de l’Eau. L'Agglomération a consacré un budget de 1,8 million d’euros à l’élaboration de ce projet.

En plus des nouvelles conduites d’eau potable, le réseau d’assainissement est entièrement rénové pour assurer une séparation entre les eaux pluviales et les eaux usées, un élément essentiel pour éviter les débordements dans les collecteurs lors des épisodes de fortes pluies, notamment lorsque les eaux se déversent dans le Gardon. « C'est là une première étape d’une série d’investissements qui profiteront à Rochebelle », ajoute Christophe Rivenq, particulièrement adepte des "teasings", une autre manière de mettre l'eau à la bouche. Alors que la coupure d’eau, qui prive temporairement les habitants de Rochebelle de douches et d’autres usages essentiels, pourrait sembler contraignante, elle marque en réalité, du moins c'est ce que défend l'Agglomération, le point de départ d’un projet visant à améliorer leur quotidien. Histoire que tout cela ne se termine pas en eau de boudin.