ALÈS Séisme en Turquie : la solidarité s'organise autour de la communauté turque
48 heures après le séisme meurtrier survenu ce lundi dans le sud-est de la Turquie, la communauté turque d'Alès se mobilise en organisant des collectes de dons.
Le bilan cumulé - et toujours provisoire - du séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie ce lundi 6 janvier ne cesse de s'alourdir. En Turquie, plus de 7 000 corps sans vie ont été retirés des décombres selon l'Afad, organisme de secours officiel turc, et plus de 2 000 en Syrie. Sur place, dans ce pays transcontinental aux confins de l'Europe de l'est et de l'Asie, les sauveteurs continuent de porter secours aux éventuels rescapés, tandis qu'un deuil national de sept jours a été décrété.
À 3 500 kilomètres de là, à Alès, l'émoi est total dans les rangs de la communauté turque. Car la capitale des Cévennes et ses communes voisines abriteraient environ 300 familles d'origine turque, soit près de "1 500 personnes" d'après Sendovan Altintas. Celui que tout le monde appelle "Sendo" n'est autre que le président de l'associations sportive et culturelle turque d'Alès.
"C'est le chaos total ! Du jamais vu dans le pays !", se désole le père de famille. Il faut remonter à 1999 pour trouver trace d'un séisme aussi meurtrier survenu dans la région d'Instanbul, au cours duquel 17 000 personnes avaient péri. "La brutalité du séisme et sa durée, c'est presque multiplié par deux", commente Sendovan Altintas. En effet, une secousse de magnitude 7,8 sur l'échelle de Richter a été mesurée près de l'épicentre de la catastrophe naturelle ce lundi, dans le sud-est de la Turquie, l'une des zones les plus sismiques du monde.
"Je n'ai même pas envie de citer de chiffres, mais ça va être énorme", craint le président d'association, alors que 45 000 blessés ont déjà été pris en charge. Ainsi, dans les locaux de la structure basée au n°11 impasse des Frères Lumières, près des abattoirs d'Alès, on s'active ardemment. Ce mardi, Sendovan Altintas a lancé un appel aux dons financiers à expédier sur le compte Paypal de l'association.
Le dernier nommé invite ceux qui le souhaitent à faire un virement direct à destination de l'Afad. En France, de manière générale, plusieurs ONG appellent aux dons, Fondation de France et le Secours populaire notamment. "Toutes les associations de la communauté turque sont mobilisées à travers la France entière. Je suis inondé d'appels depuis hier, provenant même en dehors de la communauté turque et musulmane", apprécie Sendovan Altintas.
"On continuera tant qu'ils auront besoin de nous"
Le président de l'association alésienne prévient : "Tous les vendredis, sur notre page Facebook, on publiera le montant du don qu'on expédiera avec le récépissé d'envoi pour bien rassurer les gens." Et d'ajouter : "Vendredi, ça sera la première collecte. Mais on continuera par la suite tant qu'ils auront besoin de nous." D'après ses premières estimations, une trentaine de familles du territoire auraient des parents ou des proches victimes, "bloqués sur place ou sans toit".
À l'image de ce qui s'était produit les premières semaines après le début de la guerre en Ukraine, des convois de camions chargés de matériel médical et autres denrées de premières nécessités affluent de toute l'Europe. "Pour l'instant on s'en tient aux dons financiers car on reçoit des vidéos de routes bloquées par des convois. Les gens n'ont pas besoin que de couettes et de draps, ils ont aussi besoin d'argent pour simplement aller manger et envisager de se reconstruire un toit", conclut Sendovan Altintas.