Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 10.01.2024 - Louis Valat - 3 min  - vu 1433 fois

ALÈS Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, célèbre la rénovation de la bourse du travail

Sophie Binet

Sophie Binet, au centre, et les représentants de l'Union Locale de la CGT d'Alès.

- Photo Louis Valat

Ce mercredi 10 janvier, en plein cœur du quartier de Rochebelle, la bourse du travail d'Alès a été réinaugurée par Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, suite à l'inauguration officielle réalisée par le maire, Max Roustan, le 16 décembre dernier. Les travaux de rénovation, financés en partie par une subvention de 80% de l'ANRU, ont permis la restauration d'un bâtiment datant de 1853, autrefois vétuste et non conforme.

C'est la première visite dans le Gard pour Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT depuis le Sol arraché, humidité, fenêtre cassées, manque d'isolation, ce lieu historique datant de 1853 partait en lambeau (un article à découvrir en cliquant ici). 

Durant des années, la CGT, farouchement engagée, a bataillé sans relâche avec les autorités locales pour redonner vie à cette icône ouvrière d'Alès. C'est finalement grâce au dossier déposé par le conseil d'administration présidé par Bernard Vire, que les travaux de rénovation de cette bourse du travail ont pu être engagés, après avoir obtenu une subvention de 80% dans le cadre de l'A.N.R.U.

Sophie Binet coupure ruban Bourse du Travail d'Alès
Après Max Roustan, maire d'Alès, au tour de Sophie Binet de couper le ruban de la rénovation de la Bourse du Travail d'Alès. • Photo Louis Valat

"Nous sommes heureux ce 10 janvier 2024. Heureux d'inaugurer cette bourse du travail CGT, en interne, en présence de Sophie Binet, se réjouissait Martine Sagit, secrétaire générale de l'Union Locale CGT d'Alès. Ce bâtiment fut tellement vétuste que certains avaient leurs bureaux, mais ne venaient plus. On a résisté jusqu'au bout, jusqu'à ce que les travaux soient fini. La CGT n'a jamais voulu quitté ce lieu emblématique, symbolique. C'est là que les travailleurs et travailleuses qui sont privés d'emploi, mais aussi les retraités, les sans-abris ou les sans-papiers viennent chercher du soutien, de la solidarité. Il n'était pas question d'abandonner ce lieu." 

Martine Sagit a indiqué lors de sa prise de parole avoir sollicité la participation des autres syndicats pour investir à nouveau cet espace et rétablir "le rapport de force". La secrétaire générale de l'Union Locale CGT d'Alès a également souligné l'importance de clarifier que "ce n'est pas une maison des syndicats, mais bel et bien une bourse du travail".

Sophie Binet
Sophie Binet, au centre, et les représentants de l'Union Locale de la CGT d'Alès. • Photo Louis Valat

"Très contente d'être ici pour célébrer cette magnifique victoire"

Suite à la coupure du ruban et juste avant la visite des locaux, Sophie Binet a pris la parole pour partager ses réflexions sur cette rénovation : "Aujourd'hui, 40% des salariés du privé n’ont pas de syndicats dans leurs entreprises. Si nous n'avons pas de bourse du travail, cela signifie que ces salariés sont, comme il y a 150 ans, seuls face à leurs patrons. D'autre part, la bourse du travail, c'est aussi l'outil pour ne pas être mis en concurrence face à ses patrons. Avoir des bourses du travail c'est se donner les moyens d’avoir de la solidarité et empêcher que nos droits soient tirés vers le bas." Sophie Binet a souligné avec panache que la préservation de l'entité d'Alès est incontestablement cruciale, car "c’est l’histoire de la ville qui s’est jouée ici et qui continuera à se jouer ici".

Bourse du Travail Alès
Fraîchement rénovée, le bâtiment de la Bourse du Travail d'Alès, classé au Patrimoine industriel, reprend son souffle au quartier de Rochebelle. • Photo Louis Valat

Sophie Binet encourage une situation similaire à Nîmes

La secrétaire générale de la CGT a mis en avant l'importance des bourses du travail, suggérant ainsi que le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, pourrait trouver des leçons dans l'approche de rénovation de celle d'Alès, menée par Max Roustan : "Cette situation d'Alès, ce n'est pas sur tout le territoire que nous l'avons, notamment un territoire juste à côté, Nîmes. Avec un maire qui connaît très bien celui d'Alès et qui, pour autant, n'a pour l'instant pas du tout pris les mêmes décisions que celles prises par le maire d'Alès, avec une situation à Nîmes où on est en grande difficulté sur l'hébergement de nos organisations syndicales et un maire qui veut nous traîter comme si on était une entreprise. Qui veut nous facturer un loyer, le prix du chauffage, de l'entretien... alors que les bourses du travail sont des lieux d'activités d'intérêt général. Le principe est que toutes localités devraient avoir une bourse du travail, c'est évident. Mais pourquoi aujourd'hui cette évidence n'en est plus une ? Parce qu'il y a une rupture entre le monde politique et le monde du travail, parce que l'on a des élus qui se sont distanciés, qui sont loin de nos réalités et qui ne se préoccupent plus du monde du travail."

Sophie Binet CGT
Sophie Binet au contact de l'Union Locale de la CGT d'Alès. • Photo Louis Valat

Appel à la mobilisation le 21 janvier

Sophie Binet a officiellement annoncé ce matin, lors de l'inauguration, que la CGT organise une marche le dimanche 21 janvier pour réclamer l'abandon de la loi sur l'asile et l'immigration. Exprimant ses préoccupations face à la montée de l'extrême-Droite en France, la syndicaliste qualifie cette loi de "loi de la honte" et appelle tous ceux qui la rejettent à se mobiliser pour défendre les valeurs fondamentales de la France, notamment le droit du sol, la liberté, l'égalité, la fraternité, mais aussi "la solidarité", conformément aux principes de la CGT.

En vidéo, l'inauguration de Sophie Binet de la bourse du travail d'Alès :

Louis Valat

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