LA GRAND'COMBE Polémique sur l’interdiction du halal sur le festival Charbon Ardent
Alors que le festival Charbon Ardent s’apprête à ouvrir ses portes le 4 décembre prochain, une polémique liée à la vente de viande halal sur le stand du Centre social de la Grand'Combe divise sur les réseaux sociaux et attise les tensions.
Que la deuxième année de mandat de Laurence Baldit ne fut pas de tout repos. Marquée, au-delà des projets réussis comme la rénovation profonde du quartier de l’Arboux (relire ici), par des controverses. Succédant à Patrick Malavieille en février 2023, elle a repris les rênes d’une commune où les attentes sont fortes et les critiques récurrentes. Tantôt pour ses prises de position, tantôt mise en cause pour une prétendue illégitimité — car désignée au sein de la majorité élue sans passer par les urnes —, l’élue doit naviguer en eaux troubles. Et alors que 2026 se profile à l’horizon, avec son cortège de spéculations sur une éventuelle candidature, une question reste en suspens : osera-t-elle briguer un mandat cette fois pleinement entériné par le suffrage universel ?
En attendant, son quotidien politique ne lui laisse aucun répit. La maire se trouve sous le feu nourri des critiques du député de la cinquième circonscription, Alexandre Allegret-Pilot, qui ne manque jamais une occasion de l’attaquer sur les réseaux sociaux (relire ici). Ils n'iront pas manger ensemble le soir du réveillon de Noël, c'est certain, mais plus insidieux encore, un anonyme s'est récemment illustré par des actes malveillants en livrant directement dans son bureau un objet à caractère équivoque. Et voilà qu’une nouvelle polémique vient enflammer les esprits. Selon certaines accusations circulant sur les réseaux sociaux, Laurence Baldit aurait interdit la vente de viande halal lors du festival Charbon Ardent, l'événement majeur de la commune (relire ici). Une décision qui, si elle était avérée, pourrait raviver des tensions sur des thématiques sensibles. Face à ces accusations, que répond Laurence Baldit ? Une telle interdiction a-t-elle réellement été décidée ?
Un festival sous le feu... des critiques
Prévu du 4 au 8 décembre, le festival Charbon Ardent attire chaque année de nombreux visiteurs. Mais cette édition 2024 est assombrie par un appel au boycott largement relayé sur les réseaux sociaux. « Criant au vivre ensemble, à la tolérance, à la laïcité à longueur de temps, c’est tout le contraire qu’applique notre chère maire », peut-on lire dans une publication devenue virale, accusant Laurence Baldit d’avoir interdit la viande halal sur les stands tenus par le Centre social municipal. Une internaute ajoute : « Madame Baldit a décidé d’interdire la viande halal sous couvert d’une laïcité plus que douteuse. » Des accusations qui s’appuient sur une réunion tenue avec des habitantes impliquées dans l’organisation d’un stand alimentaire pour le festival. D’après les participantes, la maire aurait insisté sur l’interdiction de proposer des menus à caractère religieux, comme le halal.
La position de la mairie
Contactée par nos soins, Laurence Baldit dément toute interdiction généralisée : « La municipalité ne peut pas interdire la vente de viande halal sur les stands privés ou associatifs. Ce qui est en cause, c’est le Centre social municipal, qui, en tant que service public, doit respecter le principe de neutralité. » Elle explique que le Centre social, financé par des partenaires publics comme la CAF, est soumis à une charte de laïcité stricte. « Si nous ne respectons pas ces principes, nous risquons de perdre notre agrément et les financements qui permettent au Centre social de fonctionner. Ce serait une catastrophe pour la commune. Et honnêtement, je ne pense pas, enfin, j'espère que personne ne souhaite en arriver à cette situation-là. »
« En tant que maire, je suis élue pour appliquer les principes fondamentaux de la République. Je n’ai pas le choix, je dois faire respecter la loi, même si cela déplaît à certains. »
Laurence Baldit, maire de La Grand'Combe
La maire précise également que les plats proposés par le Centre social lors du festival doivent être validés par délibération au conseil d’administration. Le menu initial — saucisses, merguez et frites — avait été approuvé sans mention particulière quant à l’origine des viandes. Les publications appelant au boycott sur les réseaux sociaux ont surpris l’élue, d’autant plus que son auteure aurait assisté à la réunion. « À aucun moment, elle n’a exprimé de désaccord. Pourquoi déclencher une polémique après coup ? » s’interroge la maire, qui regrette une escalade inutile. Selon Laurence Baldit, toujours : « Nous avons proposé de remplacer ce menu par une paëlla aux fruits de mer, un plat conforme au cadre réglementaire, nous verrons. »