Elles l’ont fait ! C’est un projet qu’elles avaient imaginé et porté avec ténacité. Aujourd'hui, La Maison des Colibris, la toute première structure pluriprofessionnelle exclusivement dédiée à la santé et au bien-être des enfants sur le bassin alésien, ouvre enfin ses portes. À l’origine, la pédiatre Claire Le Guennou, accompagnée d’une équipe de spécialistes en santé pédiatrique, avait pour rêve ultime de créer un lieu accueillant et chaleureux, conçu pour offrir des soins complets aux plus jeunes et à leurs familles, loin de l’austérité des structures médicales traditionnelles. Mais en réalité, l'initiative n’a pas été simple à concrétiser. Dès le début, l’équipe a dû composer avec des contraintes administratives qui ont sérieusement freiné la réalisation du projet.

En effet, l’Agence régionale de santé (ARS) a refusé d’accorder à la structure le label « Maison de santé », en raison d’un nombre insuffisant de médecins traitants au sein de l’équipe, condition essentielle pour ce type de labellisation. Or, cette reconnaissance aurait permis de lever des financements indispensables au démarrage du projet. Face à ces difficultés, l’association avait lancé un appel aux dons au printemps, mais l'avenir de la Maison des Colibris semblait encore incertain. En avril, la recherche d’un local piétinait, et les forces des bénévoles commençaient à s’épuiser, même si l’abandon n’était pas une option. Aujourd’hui, le 25 octobre, les portes de La Maison des Colibris sont ouvertes. Quels ont été les tournants qui ont permis de faire aboutir ce projet ? Comment cette équipe a-t-elle réussi à concrétiser cette vision ? Et quels professionnels y sont désormais impliqués ?

« Nous n'avons rien lâché »

Claire Le Guennou, Marine Fromental, Marion Duffour, Élodie Giray, Benoît Vanthuyne, Laurine Dumas, Marianne Vernet, Marion Baptiste-Vogel, Stéphanie Tabouret, Julie Challende, Julia Boggino, Manon Maurin, Emma Bouvier, Françoise Schott et Mandy Martinez... Ces noms forment l’équipe de la Maison des Colibris, un collectif de professionnels de santé dont les spécialités couvrent tout le spectre de la pédiatrie et du bien-être infantile. Ostéopathes, pédiatres, kinésithérapeutes, infirmières, puéricultrices, orthoptistes, consultantes en lactation, diététiciennes, psychologues, psychomotriciennes, sophrologues et sages-femmes, chacun d’eux contribue, par son savoir-faire et sa passion, à faire de ce projet une réalité.

Dorénavant installée au 305 rue Antoine Emile à Méjannes-lès-Alès, la Maison des Colibris incarne pour ces professionnels de santé le « projet d’une vie » : un espace de 250 m² entièrement consacré à l’enfance, fruit d'une vision collective et profondément engagée. Tout ici est conçu pour le bien-être des enfants... et de leurs parents. À commencer par la salle d’accueil, dépourvue d’écrans, qui offre un temps d’attente désormais vécu comme un moment de partage et de tranquillité. « J’ai des parents qui viennent plus tôt ou qui restent après leur rendez-vous pour profiter de cet espace d’attente », confie Marine Fromental, ostéopathe. Les locaux, répartis en presque dix bureaux, abritent treize professionnels en poste et des spécialistes partenaires qui interviennent régulièrement. Une salle est disponible pour accueillir un médecin généraliste, tandis qu’une pièce est réservée aux ateliers pour encourager l’éveil et le développement des enfants, ainsi que des ateliers de parentalité.

En toute indépendance

« Nous ne bénéficions d’aucune aide car nous ne pouvons pas faire valoir une mission d’intérêt public. Nous restons des professionnels libéraux qui cohabitent sous un même toit », souligne l’équipe de La Maison des Colibris. Mais que les donateurs ayant contribué à la cagnotte se rassurent, les 1 540 euros collectés grâce à 43 contributions ont permis l’achat de matériel, le revêtement du sol et le mobilier, dont une grande partie a été récupérée. « Nous n’avons rien lâché. Nous savions que c’était important pour les patients, pour les familles et pour nous. Nous avons abandonné les démarches administratives, car on nous avait dit que nous ne serions pas soutenus. Nous avons décidé de créer quelque chose qui dépend uniquement de nous. L’essentiel était que ce projet existe quelque part. » Bien que les membres de La Maison des Colibris envisagent toujours la possibilité de rejoindre Alès et de devenir propriétaires d'un espace (actuellement, l'association est locataire, NDLR), elles se réjouissent de l'ouverture de ce premier lieu qui concrétise enfin leur projet.

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