BAGNOLS/CÈZE 6 ans après, les Gilets jaunes réclament toujours plus de justice sociale
Des groupes de Gilets jaunes se sont regroupés sur le rond-point de l’Europe à Bagnols/Cèze autour de trois revendications principales : le Ric, la lutte contre l’évasion fiscale et la comptabilité des votes blancs. Les manifestants comptent aussi sur le soutien populaire pour se faire entendre.
6 ans après, jour pour jour, les Gilets jaunes sont toujours en colère. Pour garder le cap et célébrer leur anniversaire, des ronds-points ont été pris d’assaut en France et dans le Gard. Ce dimanche 17 novembre, dès 11h, une quarantaine de militants, issus de plusieurs groupes de ce mouvement social, dont les Gilets jaunes du Gard Rhodanien, de la Drôme, de Lozère, du Vaucluse ou encore de Donzère, ont investi le carrefour giratoire de l’Europe, à Bagnols-sur-Cèze, pour scander leurs revendications.
“Agir ne pas subir”
Les inscriptions “Justice, dignité, solidarité”, “agir ne pas subir” étaient placardées par les manifestants, qui soutiennent le RIC (NDLR : référendum d’initiatives solidaires). Dominique Vervacke, l’une des têtes pensantes des Gilets Jaunes sur le territoire du gard rhodanien, refait l’historique tout en réitérant leurs propositions fortes : “Le 17 novembre, nous citoyens lambdas, nous avons été mis en colère. Nous avons participé au soulèvement du peuple et sommes devenus les Gilets jaunes. Nos revendications sont toujours les mêmes qu’en 2018 : la reconnaissance du vote blanc, la fin des discriminations sociales et judiciaires. Il y a beaucoup de pauvreté à l’heure actuelle. Nous sommes dans un état de délabrement aujourd’hui en France. C’est pour cela que nous sommes là”, déplore la militante.
“On n’est pas obligé d’avoir un gilet jaune pour avoir du courage”
Même son de cloche pour une autre Gilet jaune originaire de Montélimar, qui souhaite porter haut et fort la voix de ceux qui sont absents ou dans l’ombre : “C’est une catastrophe au niveau social, du pouvoir d’achat. Les taxes, la TVA, tout augmente, mais rien ne change”, clame l’une des représentantes de 17 nuances Jaunes. “On n’est pas obligé d’avoir un gilet jaune pour avoir du courage”, reprend Dominique Vervacke qui “soutient tout le monde” et demande “l’union des citoyens et des paysans”. Défiant et déçu, un “gilet jaune depuis le premier jour”, ne fait plus confiance au gouvernement : “Les acquis politiques ne sont pas respectés. On se demande si le vote est vraiment utile.”
Klaxonner, symbole de soutien aux Gilets jaunes
Au cœur du rond-point de l’Europe, tout l’après-midi, les drapeaux s’agitent, les langues se délient, les idées convergent parmi les manifestants les plus engagés, qui sont restés pour les derniers sur place jusqu’à 17h. Le soutien populaire les pousse à poursuivre ce combat en faveur d’un “monde meilleur” et de la “justice sociale” : “Tous ces klaxons font que nous sommes toujours là”, confirme Christophe Prevost, l’un de leurs membres. La majorité des tracts ont été distribués aux automobilistes de passage.
Ce mouvement social pourrait être reconduit dans les semaines à venir en fonction de “l’évolution du pays”, confie Dominique Vervacke, bien décidée avec tous ses confrères, quoi qu’il en coûte, à “ne rien lâcher”.